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Frédéric Michel, édité par A.H. , modifié à
Une soixantaine de volontaires rassemblés lundi à Vintimille, en Italie, près de la frontière franco-italienne, ont pris le départ d'une marche de solidarité avec les migrants qui doit les mener jusqu'à Londres le 8 juillet.
REPORTAGE

Les premiers pas se sont faits sous un grand soleil et dans une ambiance festive. Lundi midi, la marche de solidarité envers les migrants s'est élancée depuis la vallée de la Roya. Une soixantaine de personnes s'étaient données rendez-vous à Vintimille, à la frontière franco-italienne, à l'appel de l'association calaisienne L'Auberge des Migrants.

Dépasser la peur. Pour rejoindre Londres, les marcheurs sont appelés à se relayer pour parcourir 1.400 km en 59 étapes. À chaque halte, ils organiseront des débats pour informer la population. "Ça peut faire tomber des préjugés. Tant qu'on n'a pas vu le visage d'un réfugié, tant qu'on ne lui a pas serré la main, tant qu'on ne lui a pas parlé, on a peur. Il faut donc s'apprivoiser, donc se rencontrer", avance l'évêque progressiste français Monseigneur Jacques Gaillot, au micro d'Europe 1.

Dans la vallée de la Roya, depuis des mois, la population voit presque chaque jour des migrants tenter de gagner la France. Même situation à Briançon où vit Valérie, qui a décidé de participer à la marche. "Ça faisait déjà plusieurs mois que des jeunes passaient la frontière. Et c'est en ayant rencontré ces jeunes que je me suis dit que ce n'était plus possible et que je ne pouvais pas laisser faire ça", a-t-elle témoigné sur Europe 1 lundi.

"Contre le blocage aux frontières". Avant le départ, une minute de silence a été observée en mémoire de 17 migrants tués depuis juin 2015 - selon le décompte de l'association locale ADN - en tentant de franchir la frontière Vintimille-Menton par la route, le rail ou des chemins de montagne périlleux. C'est aussi pour dénoncer le traitement qui est réservé à ces migrants que ces militants ont choisi de monter au créneau. "On veut plaider contre le blocage des frontières, qui est extrêmement coûteux, inefficace, qui génère beaucoup de blessés et qui amène les gens à payer des passeurs", insiste François Guénoc, vice-président de l'Auberge des Migrants. Le militant plaide aussi pour un "meilleur accueil des migrants". "Il n'est pas normal qu'il y ait des milliers de personnes dans les rues, y compris des familles", dénonce-t-il.

Chaque jour, entre 30 et 100 personnes devraient marcher. La première étape doit mener les marcheurs à Breil-sur-Roya, côté français, avant d'atteindre notamment Nice le 3 mai, Antibes le 4, Cannes le 5, Marseille le 12, Lyon le 24, Paris le 17 juin. L'arrivée à Calais est prévue dans 70 jours.