Mobilisation de la fonction publique : "Il y a un vrai frémissement de l'éducation nationale"

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R.Da. , modifié à
Invitée d'Europe 1, Bernadette Groison, secrétaire générale de FSU, explique s'attendre à une forte mobilisation du corps enseignant face à la réforme de la fonction publique.
INTERVIEW

La fonction publique se mobilise contre les réformes d'Emmanuel Macron. 180 manifestations sont prévues dans toute la France jeudi, et notamment dans l'Education nationale où un quart des enseignants du primaire et de la maternelle ont annoncé se mettre en grève. "Il y a un vrai frémissement de l'éducation nationale, parce qu'il y a un désaccord profond, un malaise chez les fonctionnaires", relève au micro de la matinale d'Europe 1 Bernadette Groison, secrétaire générale de FSU, la première fédération syndicale dans l’enseignement. "Je crois qu'on s'attend à une forte mobilisation", ajoute-t-elle.

 

Le gel des salaires. L'objet de la grogne des fonctionnaires : la baisse de leur pouvoir d'achat. "Une des premières mesures de ce gouvernement a été de bloquer nos salaires, avec le gel du point d'indice, le gel d'un dispositif négocié précédemment permettant de meilleurs déroulements de carrière, un rétablissement de la journée de carence, et une CSG très mal compensée dans la fonction publique", énumère la syndicaliste. "Emmanuel Macron avait promis d'améliorer le pouvoir d'achat de tous les salariés. Nous avons eu l'audace de penser que dans tous les salariés, il y avait aussi les fonctionnaires", tacle-t-elle.

Être en mesure de négocier. "Ce que nous demandons, c'est des discussions pour améliorer ce pouvoir d'achat", explique encore cette enseignante en maternelle qui doit être reçue par l'exécutif au mois de juin. "Nous voulons du contenu, il n'est pas question de se voir pour parler, mais pour négocier une amélioration des salaires pour tous les agents de la fonction publique", martèle-t-elle, toujours au micro d'Europe 1.

Vers une convergence des luttes ? Alors que l'exécutif souhaite élargir le recours aux contractuels dans la fonction publique ou encore mettre en place une rémunération au mérite, Bernadette Groison dénonce "un renversement du modèle social dans notre pays si ces mesures devaient aboutir". "Cette journée montre qu'il y a bien un projet pour les services publics qui n'est pas bon, puisque, sans avoir décidé une convergence des luttes, le gouvernement réussit à mettre tous les services publics dans la rue le 22 mars", pointe-t-elle, tandis que l'intersyndicale des cheminots, en écho à la réforme de la SNCF, s'est jointe au mouvement de protestation. "S'il faut, on prévoira d'autres mobilisations", avertit Bernadette Groison.