La situation ne s'améliore pas en gare de Paris-Montparnasse, bien au contraire. Après une interruption totale du trafic pendant trois heures vendredi, en raison d'un incendie sur un transformateur RTE, la circulation ferroviaire accuse toujours le coup 48 heures plus tard. Si la SNCF a pu faire partir 70% des trains prévus au départ de la gare parisienne samedi, ils ne seront que 50% à circuler lundi, comme dimanche. De son côté, RTE ne prévoit pas de rétablissement complet de l'électricité avant mardi en fin de journée.
Les principales informations à retenir :
- Un train sur deux circulera lundi à Montparnasse, a annoncé la SNCF
- L'électricité en gare sera rétablie au plus tard mardi en fin de journée, annonce RTE
- Seulement deux tiers des trains ont pu circuler samedi, selon la compagnie
L'électricité rétablie au plus tard mardi en fin de journée
La directrice générale de Voyages SNCF a par ailleurs appelé RTE (Réseau de transport d'électricité), le gestionnaire du réseau électrique haute tension, à "agir en urgence" pour rétablir l'électricité à pleine puissance à Montparnasse.
RTE a assuré dimanche que l'électricité serait rétablie au plus tard mardi en fin de journée, voire dès lundi après-midi si les tests sont concluants, a annoncé dimanche le président de RTE, François Brottes lors d'un point presse.
"Les travaux seront finis demain matin, nous pourrons procéder ainsi aux tests électriques avant mise en service demain à la mi-journée. Si ces tests sont concluants, nous pourrons rétablir l'alimentation lundi après-midi", a-t-il déclaré. "S'ils ne le sont pas, nous pourrons rétablir mardi en fin de journée", a-t-il ajouté.
La situation se dégrade
La SNCF doit faire face à des "contraintes matérielles", a regretté samedi la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard. Dimanche, c'est donc seulement un train sur deux qui circulera, soit moins que samedi (deux trains sur trois). L'atelier de maintenance des rames TGV près de Montparnasse n'est en effet plus alimenté en électricité. "Il y a des rames que l'on ne peut plus sortir parce qu'elles ne sont pas en sécurité pour nos voyageurs. C'est pour ça que la durée de l'incident est critique", a-t-elle expliqué samedi lors d'une conférence de presse.
Les voyageurs déplorent un manque d'information
Dimanche matin, dans les différents halls de la gare, les naufragés du rail déploraient une communication lacunaire. Certains voyageurs sont contraints de faire des pieds et des mains pour trouver une solution. Ainsi, Jean-Pierre et Sylvie, arrivés à la gare à 7 heures pour se rendre à Rennes, n’avaient toujours pas pu embarquer à 9 heures. "Il n y a pas de train, on n’a pas beaucoup d’informations. On nous a proposé de prendre un autre train, tout en sachant qu’ils sont tous complets", s’agace cette dernière auprès d’Europe 1. "C’est la galère, on sera debout avec le chien, alors que l’on a des billets réservés en places assises". À la différence de samedi, la SNCF a mis fin à la distribution de café et de bouteilles d’eau dans la gare. La compagnie recommande simplement aux voyageurs de reporter leur séjour.
Des répercussions jusque dans le Sud-Ouest
La ligne Paris-Bordeaux est particulièrement touchée par cet incident. En plein week-end de chassés-croisés et de retrouvailles familiales, de nombreux usagers sont restés coincés en gare Saint-Jean à Bordeaux. Et notamment Arlette, qui va pouvoir rejoindre Paris, mais avec 24 heures de retard. Et elle ignore toujours où elle va arriver précisément. "Je ne sais pas si j’arrive à Montparnasse ou à Austerlitz", explique-t-elle à Europe 1, alors qu’une partie du trafic de Paris-Montparnasse a dû être déportée vendredi et samedi vers la gare d’Austerlitz.
Même sans billet valable, la SNCF lui a conseillé de monter à bord de l’un des rares trains de la journée. "Je n’ai pas de réservation, je n’ai pas de place assise", relève cette femme de 76 ans. "Je vais voir mon petit-fils. Je lui ai promis que j’irai, alors j’y vais. Qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour ses petits-enfants…"
De son côté, Julie rentre d’Eure-et-Loir où elle a emmené son bébé de 18 mois en vacances chez ses grands-parents, à Dreux. Mais de retards en annulations, le chemin a été semé d’embûches pour cette jeune mère qui a fini par opter pour le covoiturage. "J’ai très envie de rentrer chez moi. Je suis censée mettre cinq heures de Dreux à Dax, et j’aurai mis exactement 12 heures pour rentrer. Merci beaucoup la SNCF !"
Un incendie d'origine inconnue
La paralysie de la circulation des trains en gare Montparnasse est la conséquence de l'incendie d'un poste RTE, qui a coupé l'alimentation des stations électriques de la SNCF. Le feu, dont l'origine est encore inconnue, est parti vendredi d'un transformateur électrique à Issy-les-Moulineaux, près de Paris.