Après une semaine de débats, le procès en appel de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, mère et beau-père de Fiona, morte en 2013 et dont le corps n'a jamais été retrouvé, a été renvoyé à la session d'assises de janvier, lundi matin.
La "probité" des avocats "mise en cause". Les avocats des accusés ont sollicité ce renvoi lundi matin, après un vif incident d'audience vendredi. Me Renaud Portejoie et Me Mohamed Khanifar avaient quitté le palais de justice, estimant que "leur probité" avait été "mise en cause" par une avocate de la partie civile, Me Marie Grimaud. Cette dernière avait pointé le fait que lors d'une garde à vue, un témoin au procès avait été assisté par Me Khanifar, alors commis d'office. Or, dans l'affaire Fiona, le conseil défend Berkane Makhlouf.
#Fiona après 45min de délibéré la cour sans les jurés le procès est renvoyé à la session de janvier
— Salomé Legrand (@Salome_L) 16 octobre 2017
Une première interruption vendredi. Après une longue suspension, le président de la cour Étienne Fradin avait annoncé que l'audience reprendrait lundi, avec les mêmes avocats de la défense, désormais désignés d'office. "Ce renvoi est indispensable", a plaidé Me Portejoie, car il est "l'unique porte de sortie raisonnable suite aux accusations abjectes, déloyales et infondées qui ont discrédité la défense". "Si ce procès devait aller à son terme, il ne sera pas équitable. Les accusations, en ce qui me concerne, sont fallacieuses et ont pu produire dans l'esprit des jurés des effets dévastateurs", a renchéri Me Khanifar.
L'avocat général et les conseils des parties civiles - à l'exception de l'avocat de la mère et du beau-père de Cécile Bourgeon - ont demandé au contraire la poursuite du procès. "Où sommes-nous ? Sur la place publique ? Nous sommes otage de cette mascarade de la justice. Elle attend un minimum de loyauté et d'humilité de nous tous et de vous, les avocats", a lancé l'avocat général Raphaël Sanesi de Gentile. La cour s'est ensuite retirée pour délibérer, sans l'assistance des jurés, et a finalement décidé de renvoyer l'audience à la prochaine session d'assises, le 29 janvier 2018. Il durera deux semaines. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf restent pour l'instant détenus.
Une semaine de débats pour rien. Le procès en appel de la mère de Fiona et de son ex-compagnon, jugés pour coups mortels, aurait dû entrer lundi dans sa deuxième semaine. Durant les premières journées d'audience, les deux accusés, qui ont clamé de concert leur innocence, n'ont toujours rien livré sur les circonstances de la mort de la fillette. En première instance, en novembre 2016 à Riom, la jeune femme avait été acquittée de ces violences et avait été condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti en 2013 sur la disparition de sa fille de cinq ans, tandis que son ancien concubin avait écopé de 20 ans de réclusion.