Six mois après la mort de Naomi Musenga, une information judiciaire pour non assistance à personne en péril a été ouverte à l'encontre de l'opératrice du Samu qui avait pris à la légère l'appel de la jeune femme, en décembre dernier. Les parents de la jeune femme ont été reçus mercredi par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. À la sortie de l'entretien, sa mère a semblé plutôt satisfaite.
Pour que "Naomi ne soit pas oubliée". "On sort plutôt soulagés de savoir que quelqu'un nous a écoutés", a-t-elle confié au micro d'Europe 1. "Il fallait qu'on puisse lui dire : 'On écoute les malades pour savoir le mal qu'il a !' Ça va nous soulager pour qu'on ait certaines réponses, qu'on sache que le dossier de Naomi suit son cours, que justice soit faite pour ma fille, que des sanctions soient prises et que chacun prenne ses responsabilités. Et surtout que Naomi ne soit pas oubliée."
Une intoxication au paracétamol. Selon les éléments médicaux, Naomi Musenga est morte d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours. Une thèse que ses parents ont beaucoup de mal à croire. La jeune femme avait appelé le Samu pour se plaindre de violents maux de ventre. L'opératrice avait répondu à sa détresse par des railleries, avant de lui dire de contacter SOS Médecins, ce qui avait retardé l'intervention des secours.
Déjà des sanctions. À la suite de la diffusion de l'enregistrement de cet appel en mai dernier, l'opératrice en question avait été suspendue de ses fonctions à titre conservatoire. Le responsable du Samu de Strasbourg avait également démissionné après la publication d'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales.