Mort de Steve Caniço : la cheffe de l'IGPN réfute avoir "dédouané la police"

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avec AFP
Dans une interview accordée à "L'Obs", Brigitte Jullien, cheffe de l'IGPN, a rejeté les critiques et interrogations sur l'enquête de la disparition de Steve Maia Caniço, affirmant que ce rapport "n'a pas été écrit sur un coin de table"

L'enquête administrative de l'IGPN sur l'intervention controversée des forces de l'ordre le soir de la Fête de la musique à Nantes n'a pas "dédouané la police", affirme sa directrice dans un entretien paru samedi sur le site de L'Obs.

"Nous n'avons pas dédouané les forces de police, c'est ce que l'on entend en boucle depuis des jours, mais c'est faux", a déclaré la patronne de l'Inspection générale de la police nationale Brigitte Jullien. Selon une synthèse rendue publique mardi, le rapport de la "police des polices" n'a pu établir de lien entre l'action des forces de l'ordre le soir du 21 juin quai Wilson à Nantes et la disparition dans le même secteur de Steve Maia Caniço, dont le corps a été retrouvé lundi dans le fleuve.

"Les gens attendaient absolument une condamnation de la police"

Plusieurs rassemblements en hommage au jeune homme de 24 ans ont lieu samedi en France, notamment à Nantes où des incidents ont éclaté. "Les gens attendaient absolument une condamnation de la police, aucune autre réponse n'était entendable à ce moment-là", a-t-elle ajouté, précisant que le rapport "n'a pas été écrit sur un coin de table". Le document suscite depuis de vives critiques et interrogations, tant chez l'avocate de la famille du jeune homme que chez des responsables politiques ou des participants à cette soirée, dont aucun n'a été auditionné dans cette procédure.

"Une enquête judiciaire a été ouverte (...). Les témoins seront interrogés. L'enquête administrative n'a pas cette fonction", a justifié David Chantreux, chef de l'unité de coordination des enquêtes IGPN, également interviewé par l'Obs.
"L'enquête administrative est centrée sur l'action des agents de l'administration (...). Les agents n'ont pas d'autorité pour entendre d'autres personnes", a-t-il ajouté. La synthèse du rapport de l'IGPN affirmait pourtant qu'"aucune des personnes repêchées par les sauveteurs n'avait déclaré avoir été poussée par l'action de la police à se jeter, et aucune n'avait imputé sa chute à cette action".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu vendredi qu'il y avait toujours un "questionnement sur l'utilisation des lacrymogènes" lors de l'intervention policière le soir de la Fête de la musique à Nantes.