La cohabitation reste tendue à Notre-Dame-des-Landes entre la population et les zadistes. Ces derniers doivent rencontrer vendredi la préfète de la région, quelques jours avant l'ultimatum fixé par le gouvernement de se régulariser en remplissant une déclaration d'intention sans valeur juridique mais préalable à la signature ou non de baux agricoles précaires. Mais pour l'instant, rien n'est réglé. "C'est le bordel", pointe Gabriel, 85 ans, et voisin de la Zad au micro d'Europe 1. "On a menacé de mettre le feu à ma maison, pourquoi laisse-t-on faire ces choses?", s'interroge-t-il. Même son de cloche du côté de Colette, qui encadre des écoles maternelle et primaire tout près de la zone et met en avant l'impact psychologique sur les enfants. "C’est la guerre, toutes les détonations, voir les hélicoptères, voir tous les camions de police passés, ils sont inquiets et cela les énerve beaucoup", pointe-t-elle.
Affrontements avec les forces de l'ordre. L'opération de démantèlement, lancée le 9 avril dernier, a mobilisé quelque 2.500 gendarmes pour procéder à l'évacuation de 250 zadistes. Les expulsions ont donné lieu à des scènes d’affrontements entre zadistes et forces de l’ordre toute la semaine. Dès lundi matin, des barricades ont été élevées pour retarder les opérations, et des zadistes ont lancé projectiles et cocktails Molotov. L’ensemble des violences de la semaine a fait un total de 45 blessés chez les gendarmes, et quelque 150 blessés chez les zadistes, selon des chiffres respectifs.
Foyers privés d'électricité. La semaine passée, une trentaine de foyers ont été privés d’électricité aux alentours. Des conditions qui rendent plus difficiles le travail d'Estelle, qui gère un centre équestre. "Toutes nos clôtures sont électriques. Plus d’électricité veut dire que les chevaux peuvent se retrouver sur la route", explique-t-elle. Ces affrontements ont également un impact sur l'activité économique de la région, de nombreux commerçants ayant constaté une baisse de leurs activités.