Le partage des terres de Notre-Dame-des-Landes s'annonce bien compliqué. Deux jours après l'abandon du projet, on retrouve d'un côté les zadistes, qui veulent absolument rester, et de l'autre les agriculteurs, qui veulent absolument récupérer les champs.
Des agriculteurs en mal de terres. L'État va remettre sur le marché les 1.650 hectares gelés pour l'aéroport, pour un prix de vente estimé à 1.800 euros l'hectare. La chambre de l'agriculture souhaite piloter cette redistribution des terres. Elle a déjà reçu hier six appels de candidats. On retrouve la même impatience chez le syndicat des Jeunes Agriculteurs. "Nous avons des agriculteurs en attente de foncier agricole sur la zone de Notre-Dame-des-Landes. Les zadistes aujourd'hui sont dans l’occupation illégale, je ne vois pas pourquoi des pseudo-agriculteurs, sans aucune formation, resteraient sur ce territoire gratuitement", tonne le président du syndicat, Jeunes Agriculteurs.
Une expulsion des zadistes à la fin de la trêve hivernale ? Les fermiers expropriés devraient pouvoir retrouver leurs terres en rendant leurs indemnités d'évictions mais les zadistes ne l'entendent pas de cette oreille. "A partir du moment ou les gens ont touché une compensation ailleurs, ce n'est pas à eux de revenir sur ces terres", explique Camille, porte-parole des zadistes*. "La priorité doit être l'autogestion". Mais cette dernière qui ne semble pas être dans les plans du gouvernement, puisque Édouard Philippe a demandé aux occupants illégaux de la zone de Notre-Dame-des-Landes de quitter les lieux d'eux-mêmes. Sinon les expulsions commenceront à partir du 30 mars, à la fin de la trêve hivernale.
*Dans une volonté de "ne pas personnaliser prises de paroles et interviews", les Zadistes ont choisi de donner Camille comme prénom à tous leurs porte-parole.
ARCHIVES - Notre-Dame-des-Landes : aux origines du projet d'aéroport abandonné :