Pour les zadistes, la semaine qui vient pourrait bien être décisive. Avec, notamment, l'avenir des terres agricoles de Notre-Dame-des-Landes. Lundi après-midi, un comité de pilotage doit se réunir à la préfecture de Nantes avec un face à face entre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert et des zadistes.
Parmi eux, il y a ceux qui ont accepté d'entrer dans la légalité, en payant leurs charges et leurs impôts. Mais il reste, sur zone, des réfractaires. Ils seraient une soixantaine sur 200. "Certains sont déjà partis", explique Nicole Klein, préfète des Pays-de-la-Loire. "Mais je pense que les autres essayent aussi de les raisonner. Les forces de l'ordre sont beaucoup moins nombreuses et elles sont là pour qu'on ne reconstruise pas. Il n'y a eu aucune reconstruction là où il y a eu des destructions", affirme la préfète.
"On craint que ça se passe mal". Depuis trois semaines, un calme relatif règne sur la ZAD où ne subsistent que 500 gendarmes mobiles, soit un cinquième des effectifs du mois dernier. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé, à partir de mardi, la poursuite des expulsions pour ceux qui refusent la main tendue de l’État. Camille (nom d'emprunt, ndlr), l’un des porte- parole des zadistes craint que ces expulsions se passent mal : "Il y a un appel à soutien qui sera relayé dès lors qu'il y aura une intervention militaire sur zone", explique-t-il. "On se défendra, forcément", affirme-t-il. "On craint que ça se passe mal et ça se passe toujours mal, la dernière fois, on a eu plus de 350 blessés. On est absolument pas à l'abri de mutilations, de décès. On essaie de trouver des moyens de défense avec ce qu'on a sous la main, c'est tout". Un rassemblement est programmé à lundi, vers midi, devant la préfecture, pour dire "non" à toute nouvelle expulsion !