Quelques mots, mais pas d'explications. Jugé depuis lundi pour son implication dans la fusillade de Forest en Belgique, en mars 2016, Salah Abdeslam n'a répondu que très partiellement aux questions du juge. L'unique survivant des commandos des attentats de Paris est arrivé menotté lundi matin, au Palais de justice de Bruxelles, escorté par deux policiers cagoulés des Forces spéciales belges. Pas un bruit dans la petite salle d'audience, la soixantaine de personnes présentes a retenu son souffle, c'était un peu comme si le 13-Novembre rentrait à ce moment-là dans la salle.
"Nous respirons le même air que lui, dans cette salle". Plusieurs associations de victimes et de proches de victimes ont fait le déplacement à Bruxelles pour suivre ce procès. Ils ont donc vu ce matin pour la première fois Salah Abdeslam. Philippe Duperron, président de l'association 13onze15 parle au micro d'Europe 1 d'un moment "douloureux". "C'est la première occasion que nous avons d'être directement confrontés à lui, de respirer le même air que lui dans cette salle. C'est un moment d'une intensité émotionnelle extrêmement forte. Mais depuis plus de deux ans, nous avons appris à nous tenir et à rester debout". Mais aussi, "nous avons appris à ne pas attendre grand-chose d'un personnage comme Salah Abdeslam".