La mobilisation contre la réforme des retraites plombe l’activité touristique dans la capitale. 95% des professionnels de l'hôtellerie et de la restauration parisiens observent une chute de fréquentation dans leurs établissements depuis le début des manifestations. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de Paris Ile-de-France. Dans un contexte économique déjà compliqué, c’est le coup de grâce pour les professionnels.
>> LIRE AUSSI - Retraites : des organisations dénoncent des interdictions de rassemblements nocturnes à Paris
21% d'annulation en moyenne dans l'hôtellerie restauration
En vacances à Paris pour la semaine, Sabrina a longuement hésité à annuler son voyage. Cette Belge n'était pas très rassurée à l'idée de venir dans la capitale française. "On a hésité à annuler à cause des manifestations, mais finalement on est venu. Parce qu'on s'était dit qu'il n'y aurait pas de transport, qu'on serait embêté pour faire ce qu'on voulait. J'espère que ça va s'arranger car pour la France, ce n'est pas une belle image", explique-t-elle.
Une image qui a des répercussions dans cet hôtel. Depuis quelques semaines, les annulations se multiplient. Derrière la réception, Laure est quelque peu désabusée. "J'ai des annulations de touristes étrangers qui, par peur, préfèrent reporter leur séjour. Surtout les personnes retraitées qui viennent des Etats-Unis", indique cette salariée. En moyenne, le secteur de l'hôtellerie restauration décompte 21% d'annulation.
>> LIRE AUSSI - «Jeunesse en colère» : les étudiants sorbonnards toujours mobilisés contre la réforme des retraites
Gérante d'un café restaurant situé juste en face de la fontaine Saint-Michel, Louis accueille principalement des touristes. "Il est 14 heures et j'ai fait cinq couverts alors que normalement, j'en fais une cinquantaine à peu près. On a une baisse de chiffre d'affaires significative tous les jours de la semaine. La trésorerie commence à baisser de manière vraiment inquiétante", déplore le commerçant. D'autant que le mouvement de contestation s'enlise alors que les vacances de printemps commencent la semaine prochaine.