L'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire de la pénitentiaire, et la CGT-Pénitentiaire ont appelé jeudi dans un tract commun à la poursuite du mouvement de blocage des établissements vendredi, dans l'attente d'un arbitrage gouvernemental sur les revendications pour plus de sécurité après une série d'agressions. "Le conflit social pénitentiaire engagé continue" après une journée de jeudi "particulièrement suivie" selon ces deux syndicats, à l'origine du mouvement lancé lundi après l'agression de surveillants par un détenu djihadiste au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
Presque 5.000 personnels mobilisés. "Ce sont plus de 123 établissements pénitentiaires qui sont mobilisés et 4.800 personnels engagés dans l'action", pour obtenir de meilleures conditions de travail, selon le tract. De son côté, la Direction de l'Administration pénitentiaire (DAP) avait comptabilisé jeudi 87 établissements sur 188, soit 46% du parc pénitentiaire, affectés "à des degrés divers" par cette mobilisation. L'Ufap-Unsa et la CGT-Pénitentiaire avaient engagé mardi soir des discussions avec l'administration pénitentiaire, qui ont abouti à un document de travail contenant des propositions sur la sécurité des agents, la prise en charge de la radicalisation, une meilleure reconnaissance du métier de surveillant et les effectifs, de source syndicale comme officielle.
Arbitrage de Matignon. Ce texte était jeudi entre les mains de la ministre de la Justice Nicole Belloubet et sera soumis à l'arbitrage de Matignon, a-t-on indiqué dans son entourage, sans préciser quand d'éventuelles décisions pourraient être prises. FO-Pénitentiaire, qui voudrait voir les discussions sur les questions de sécurité élargies aux questions statutaires, n'a pas pris part aux négociations mais participe à la mobilisation. Les négociations "devraient reprendre" dès que les arbitrages attendus de la chancellerie et de Matignon auront été rendus. "Ce conflit ne cessera qu'au terme d'un accord que les personnels valideront", précise le tract commun Ufap-Unsa/CGT, appelant à continuer le mouvement de blocage dès 6H vendredi.