Permettre à des sans-emploi de remettre le pied à l'étrier tout en faisant du bien à la planète, voilà l'objectif de l'association "Arbres". Cette petite association, créée par des bénévoles il y a plus de 30 ans à Nantes, est devenue grande. Avec ses 62 salariés, l'entreprise de réinsertion recycle 2.000 tonnes de papier et carton chaque année, pour un chiffre d'affaires de 900.000 euros. Et surtout, "Arbres" a pris le parti de fonctionner en circuits courts.
"On attache une grande importance à faire travailler le local." "Aujourd'hui, on va recycler 75% de nos matières en région, explique Julien Rouault, le directeur. Notre cœur de métier c'est l'emploi, donc on attache une grande importance à faire travailler le local. Les cartons peuvent facilement partir en Asie, le papier en Allemagne, en Autriche, en Espagne mais ne part pas pour être recycler en France pour des raisons de coûts. (...) Nous, il y a un choix qui est fait de fonctionner en partenariat avec les papetiers français et au maximum, sur la région Pays de la Loire. On trouve aberrant, en travaillant sur l'emploi, d'envoyer nos cartons pour être recyclés en Asie."
"J'angoissais de rester sans emploi." Les salariés, de leur côté, ne restent que deux ans au maximum avec l'espoir de regagner le monde du travail en entreprise. "J'angoissais de rester sans emploi. Le fait de travailler dans le recyclage, je trouve ça assez valorisant. (...) Ça m'a permis d'acquérir de l'expérience", confie Daniel, 51 ans, qui s'apprête à faire "un essai dans une entreprise dans le recyclage de leurs déchets" : "Arbres m'a permis d'entrer dans ce système, ce qui pourrait aboutir à un CDI si ça se passe bien." Pour lui, "c'est que du bonheur".