C'était une promesse de campagne du candidat Macron lors des élections présidentielles de 2022 : la mise en place d'un compte épargne-temps "universel" pour tous les salariés. La mesure pourrait être remise sur la table lors des discussions autour de la future loi travail, sur laquelle le gouvernement devrait se pencher après la réforme des retraites. Mais qu'est-ce que ce compte épargne-temps et que changerait-il pour les travailleurs s'il devenait "universel" ?
Seul un salarié du privé sur 10 en bénéficie
Concrètement, le compte épargne-temps (CET) existe déjà pour une petite partie de salariés et permet de cumuler des jours de repos issus des congés payés ou de RTT non utilisés mais aussi de l'argent issu de différentes rémunérations (13e mois, prime d'ancienneté, augmentation de salaire...). Les congés ou la somme d'argent déposés sur le CET peuvent ensuite être posés ou récupérés plus tard, sous forme de jours de repos ou de compléments de salaire. De même, l'argent cumulé peut être transféré vers un plan d'épargne retraite. À noter que les sommes perçues grâce au CET n'échappent pas à l'impôt sur le revenu quand les droits sont monétisés.
Le CET est un système pour le moment très peu mis en place, notamment du côté du secteur privé où seul un salarié sur 10 en bénéficierait, principalement dans les grands groupes. Car il n'est pas obligatoire au sein des entreprises, et doit être déterminé par une convention collective.
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S'il est pour le moment trop tôt pour connaître les contours de cette mesure, lors de sa campagne, Emmanuel Macron avançait un compte épargne-temps "universel", mais aussi "portable" et "monétisable". "Universel", car les salariés de tous les secteurs pourraient en bénéficier ; "portable", car les salariés pourraient les conserver tout au long de leur carrière, même s'ils changent d'employeur ; et "monétisable" car le solde disponible sur le CET pourrait être transformé en épargne salariale et ce, peu importe, la convention ou l'accord collectif de l'entreprise.
Une manière de contribuer au bien-être au travail ?
Le CET universel pourrait tout de même être difficile à mettre en place dans certaines entreprises, notamment les plus petites car si un employé décide de poser une longue période de congés d'un coup, cela pourrait être compliqué pour l'employeur.
Mais du côté des salariés, le CET peut être avantageux pour ne pas perdre les jours de congés qui n'ont pas pu être posés au cours de l'année, mais aussi pour compléter leur rémunération quand ils le souhaitent. Les jours accumulés peuvent notamment permettre de réduire progressivement leur activité, par exemple avant de partir en retraite.
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Un système qui pourrait contribuer au bien-être au travail, un sujet majeur alors que 44% des salariés français seraient en état de détresse psychologique, selon une étude des psychologues du cabinet Empreinte humaine.
Mais pour Emmanuel Macron, cette mesure pourrait aussi être une manière de renouer le dialogue avec les syndicats, après les débats houleux autour de la très contestée réforme des retraites. La CFDT milite en faveur de la mise en place du CET depuis plusieurs années. Reste à savoir si le caractère "universel" de ce système sera retenu lors des discussions autour de la loi travail.