La présence des forces de l'ordre dans le métro parisien va être "renforcée" pour lutter contre le trafic de drogue, "en particulier" sur les lignes 4 et 12, ont indiqué vendredi la RATP et les autorités à l'issue d'une réunion avec les syndicats. Unsa, CGT et SUD dénoncent l'insécurité provoquée par le trafic et la consommation de drogues dans le métro. "Les salariés et les usagers sont excédés, exaspérés et n'en peuvent plus", selon la CGT, qui avait appelé, comme SUD, les agents de la ligne 12 à la grève vendredi.
Sécuriser les stations "prioritaires". Les équipes d'agents de sécurité de la RATP et de policiers de la Brigade des réseaux franciliens (BRF) seront davantage présentes sur les lignes les plus sensibles et bénéficieront d'une "présence régulière d'unités de forces mobiles" dans les stations "prioritaires" pour "sécuriser" les usagers et le personnel, ont annoncé dans un communiqué commun la RATP, la préfecture de police de Paris, la préfecture d’Île-de-France et le parquet de Paris. La situation dans le métro sera aussi "prise en compte dans le Plan stups 2018 piloté par la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Paris" pour démanteler les réseaux, selon ce communiqué.
Des actions déjà menées. Les actions déjà mises en place ont permis, de janvier 2016 à décembre 2017, de traiter "plus de 400 affaires liées à ce trafic de stupéfiants" et "conduit à l'interpellation de 283 vendeurs et 406 consommateurs". En outre, rappelle-t-on, une "convention" a été signée en novembre par la RATP, la préfecture d’Île-de-France et les CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogue) pour "permettre une meilleure prise en charge sanitaire et sociale des toxicomanes présents dans les espaces du métro". Quatre associations "réalisent depuis le 7 décembre quatre maraudes par semaine avec des agents RATP".
Les actions prévues sont "assez répressives" et "le phénomène va continuer de se déplacer" sur d'autres lignes "sans être réglé", a estimé Frédéric Le Goff de la CGT. Cette situation perdure "depuis le début des années 1990" et "c'est un phénomène qui s'est déplacé régulièrement", rappelle-t-il. La CGT a proposé l'installation d'"une salle de consommation dédiée aux consommateurs de crack pour un suivi sanitaire et un accompagnement", a-t-il dit.