La contestation contre la réforme des retraites est-elle en train de s'essouffler ? Mardi, moins de 800.000 personnes ont défilé partout en France, d'après les autorités. Une baisse plus que sensible par rapport à la journée de grève du 23 mars, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Cette mobilisation en berne peut s'expliquer par le coût que représente une journée de mobilisation. Dix jours de grève finissent par peser lourd sur le bulletin de salaire.
"J'ai les convictions mais je n'ai plus d'argent"
Banderole sous le bras, place de la Nation à Paris, Brian hurle une dernière fois sa colère. Ce commercial effectue sa dernière journée de grève : "J'ai des trucs à payer à la fin du mois et si je fais la grève personne ne pourra les payer à ma place ! Je vais retourner travailler."
Faute de moyens, d'autres ont déjà repris le chemin du travail à l'instar de Louise, professeure d'anglais à Paris. "À 60 euros environ la journée de grève, ça me revient à peu près à 200 euros par mois. C'est compliqué. Je ne touche rien de la caisse de grève parce que je ne suis pas adhérente à un syndicat. J'ai les convictions, mais je n'ai plus d'argent", détaille-t-elle à Europe 1.
"On est un peu résignés"
Pour Christophe, un éboueur, la journée de grève coûte 90 euros. Découragé, il a, lui aussi, jeté l'éponge. "Je n'ai pas été travaillé toute la semaine dernière, mais je vois que ça ne bouge pas. J'ai laissé un peu tomber. On est un peu résignés et si je le fais sur mes jours de repos, je perds deux fois plus d'argent. Je perds mon essence, si je reviens ici pour venir faire la grève", explique-t-il.
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Tous espèrent pouvoir retrouver le mouvement dans les prochaines semaines, au moins une fois que la fin du mois sera passée.