Plus d'un an après le début de l'affaire Denis Baupin, Sandrine Rousseau a décidé de ne plus se taire. Alors qu'elle a porté plainte vendredi dernier pour dénonciation calomnieuse contre le député écolo qu'elle accuse, avec d'autres femmes, d'agression sexuelle, la secrétaire nationale adjointe d'Écologie-Les Verts publie Parler (Flammarion), à paraître mercredi. Elle raconte au micro d'Europe 1 les difficultés à dénoncer une agression sexuelle.
La "responsabilité" de porter plainte. Si la plainte, portée par quatre femmes contre Denis Baupin, accusé d'agression sexuelle et de harcèlement, a été classée sans suite pour prescription, Sandrine Rousseau assure que son livre n'est "pas fait pour régler des comptes". "Il est fait pour tendre la main à d'autres femmes car ce qu'on pensait être des moments de dépressions individuels sont connus de toutes les femmes".
L'élue, plaquée contre un mur par Denis Baupin en marge d'un meeting à Montreuil en 2011, se rappelle de toutes ces phrases prononcées autour d'elle : "'Il est puissant', 'il a beaucoup de poids en politique', 'c'est l'ami de Dominique Voynet'...". "Toutes ces phrases vous font dire que si vous portez plainte, vous aurez une responsabilité sur vos épaules et c'est pour ça que les femmes ne parlent pas".
"Nous regretterons toujours de ne pas avoir de procès". Classée sans suite par le parquet de Paris, Sandrine Rousseau admet que la prescription reste difficile à vivre. "Mais le parquet dit que nos témoignages sont corroborés et constants et que nous ne sommes pas des folles furieuses", explique-t-elle. Sandrine Rousseau espère qu'avec Parler, les femmes parleront et "qu'on lèvera complètement ce tabou".