L'altercation entre l'ancienne porte-parole Europe-Ecologie-Les Verts, Sandrine Rousseau, et la chroniqueuse de l'émission "On n'est pas couché", Christine Angot, a suscité depuis samedi de vives réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, avait également alerté le CSA sur les propos tenus "à l'encontre de Sandrine Rousseau". Mercredi, au micro de Christophe Hondelatte, l’une des quatre élues à avoir publiquement accusé l'ancien député Denis Baupin d’harcèlement sexuel, revient sur ce violent échange : "Ce moment de télévision, il faudra le regarder dans quelques mois. Il dit la difficulté qu'ont les femmes à parler, il dit aussi toute la violence que sont les violences sexuelles et à quel point il y a une forme d'incompréhension", explique-t-elle.
Christine Angot affirmait samedi que les agressions sexuelles étaient des affaires intimes dont on ne pouvait pas faire d'usage politique : "C'est évidemment avant tout une affaire privée", confirme Sandrine Rousseau. "Simplement il y a des déterminants sociaux dans ces harcèlements sexuels. Aujourd'hui, il y a 1% des auteurs d'agression, de viols et de harcèlement sexuels qui sont condamnés. Ça dit aussi qu'il y a des déterminants sociaux. Et que ce n'est pas seulement une question privée mais aussi une question collective. Et c'est ce que j'essaye de dire", ajoute l'ancienne porte-parole EELV. "C'est le trait d'union que j'essaye de faire entre la femme politique et l'affaire privée qui est la mienne et ce trait d'union peut servir. J'ai un statut presque privilégié par rapport à plein de femmes qui n'ont pas le pouvoir de parler et qui n'ont pas l'oreille attentive que nous on peut avoir. C'est aussi une forme de responsabilité que j'assume".
Sandrine Rousseau revient également sur le déroulé de l'affaire et sur la difficulté à porter plainte lorsqu'on est élue d'un parti : "Quand on est militante, il faut continuer aussi le combat politique. Ça en passait par ne pas porter plainte. C'est une sorte de double peine pour les femmes", explique-t-elle. "Car sinon j'aurais dû partir". Elle assure également que Cécile Duflot, qui était au courant depuis 2014 des agissements de Denis Baupin, était selon elle, "sans doute celle qui est la moins condamnable dans cette histoire", contrairement à d'autres cadres du parti EELV. "C'est elle qui m'accompagne et qui me dit 'c'est grave ce qui s'est passé'. Il y a plein d'hommes aussi à qui j'en ai parlé et à qui c'est passé au dessus", étaye-t-elle.