La pratique va désormais être interdite. Expérimentée depuis 2016 dans 11 départements (Île-de-France, régions bordelaise et lyonnaise) , la circulation des deux-roues motorisés entre deux files de voitures sera interdite à partir de lundi. Car si l'idée était d'encadrer cette habitude très répandue chez les motards, et jusqu'à présent tolérée, cette expérimentation n'a finalement pas été concluante.
Une expérimentation en Île-de-France, dans la région bordelaise et lyonnaise
L'expérimentation était organisée sur 3.000 kilomètres répartis en Île-de-France, dans la région bordelaise ou encore lyonnaise. Pendant cinq ans, les motos et les scooters étaient autorisés à remonter les files de voitures. Objectif : encadrer des comportements que beaucoup font naturellement sur la route, sans y être autorisés, mais avec l'impératif de ne pas dépasser les 50 km/h en doublant. Une contrainte qui agaçait de nombreux conducteurs de scooters. "Dans les bouchons, 70 km/h ça va, au-delà c'est un peu dangereux. Mais 50 km/h, c'est impossible", juge ainsi un conducteur de scooter au micro d'Europe 1.
Et le dispositif mis en place pendant cinq ans n'a pas bien fonctionné. Les accidents à deux-roues ont même été un peu plus nombreux dans les zones concernées. Le bilan de l'accidentalité est "décevant", juge ainsi la délégation à la sécurité routière.
Le Conseil d'État doit valider une nouvelle expérimentation
Pourtant, il faut inscrire des règles noir sur blanc et les respecter, juge Mustapha, motard aguerri depuis 20 ans. "Ne pas déboiter n'importe comment, ne pas forcer le passage, car on sait que c'est un passage étroit", énumère-t-il. "Il y a des angles morts, y compris sur les motos, mais aussi près des automobilistes, donc il faut veiller à tout ça."
Le Conseil d'État doit valider prochainement une nouvelle expérimentation, avec une méthode d'analyse plus fine, pour que davantage de données soient récupérées par la Sécurité routière. Les usagers de deux-roues motorisés représentaient 23,1% des décès en 2019 alors que leur part dans le trafic routier était de 2 %. À kilométrage parcouru identique, le risque de perdre la vie pour un conducteur de deux-roues est 22 fois plus élevé que pour les usagers de véhicules légers.