Le ministère de l'Education nationale a condamné jeudi les propos discriminatoires à l'encontre d'une enseignante dont la décision de changer de sexe avait été communiquée aux parents dans un courrier de l'établissement, qui a ensuite fuité sur les réseaux sociaux. "Nous condamnons tout acte et propos discriminatoire", a souligné le ministère. "La première obligation, pour l'Education nationale, est de protéger les droits et la liberté des agents et fonctionnaires".
Tout est parti de la publication sur les réseaux sociaux d'un courrier daté de vendredi et diffusé sur l'intranet d'un collège de Seine-et-Marne. Dans cette lettre, la principale expliquait aux parents être "intervenue dans la classe" pour informer les élèves que leur professeur de français entamait "un processus de changement de genre pour devenir une femme". "Il aimerait être appelé madame et non plus monsieur", précisait-elle. La diffusion de la lettre mentionnant l'identité de l'enseignant a donné lieu ces derniers jours à un déferlement d'insultes sur les réseaux sociaux.
Signalements à Marlène Schiappa. Mercredi, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé avoir saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). "Les personnes trans méritent notre respect inconditionnel et ont strictement les mêmes droits que toute autre", a-t-elle tweeté.
Vous êtes nombreux à m’avoir signalé cette affaire.
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 23 mai 2018
Avec la @DILCRAH nous avons fait les signalements nécessaires.
Les personnes trans méritent notre respect inconditionnel et ont strictement les mêmes droits que toute autre.
Merci de votre vigilance pour elles. https://t.co/BYtHyj4PCV
Pas une première. Cette enseignante avait fait part à sa hiérarchie de sa volonté de "mettre en conformité son apparence physique avec son identité de genre", a indiqué le rectorat le Créteil qui souligne que pour ses élèves, "c'était d'abord leur prof de français". "Ce n'est pas la première fois qu'un professeur de l'Éducation nationale ou un agent travaillant dans les écoles change de genre", a indiqué le ministère. "Il n'y a bien évidemment pas de recensement", ni d'ailleurs de procédures standardisées pour ce genre de situation, a-t-il ajouté. "D'une façon générale, on fait confiance aux chefs d'établissement pour gérer au mieux et avec tact ce genre de situation", précise-t-on rue de Grenelle.
Démarche personnelle. Certains agents ou professeurs "demandent un soutien de leur établissement, d'autres pas. Certains opèrent une transition au retour des grandes vacances, d'autres à l'occasion d'un changement d'établissement ou d'académie. Dans tous les cas, il s'agit d'une démarche personnelle", a expliqué le rectorat de Créteil.