La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi l'appel formé par le Sénégal contre le refus de la justice française de procéder à la saisie des biens de Karim Wade, selon un communiqué des avocats de l'ex-ministre.
Une grâce mais les sanctions financières maintenues. Karim Wade, également fils de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), avait été condamné le 23 mars 2015 au Sénégal à six ans de prison ferme, à plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite", ce qu'il a toujours nié, et à la confiscation de tous ses biens. Le verdict a été confirmé en appel en août 2015 mais il a bénéficié d'une grâce de l'actuel président Macky Sall en juin 2016. "Cette mesure dispense seulement (...) de subir la peine d'emprisonnement restant à courir. (...) Les sanctions financières contenues" dans le verdict prononcé en mars 2015 "et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent", avait alors précisé la présidence sénégalaise.
Une infraction inexistante en droit français. En France, dans le cadre d'une demande d'entraide pénale, étaient notamment visés un compte bancaire et un immeuble dans le 16e arrondissement de Paris. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait refusé le 26 septembre 2016 d'exécuter la confiscation de ces biens demandée par la justice sénégalaise en expliquant que l'infraction d'enrichissement illicite n'existait pas en droit français. Il avait ajouté que les faits reprochés n'apparaissaient pas, plus largement, constitutifs d'une quelconque infraction en droit français.
Actuellement en exil. Les opposants à Macky Sall critiquent la lutte contre l'enrichissement illicite qui est, selon eux, une campagne ciblée pour éliminer des adversaires politiques. Âgé de 49 ans, Karim Wade vit actuellement en exil et souhaite être candidat à l'élection présidentielle de 2019.