Laurent Brun, de la CGT Cheminots, a annoncé vendredi que la grève à la SNCF allait "se poursuivre" en juillet, au delà du calendrier de l'intersyndicale, qui avait fixé le dernier jour du mouvement au 28 juin.
"Il n'est pas question de s'arrêter au calendrier". "Nous allons poursuivre au mois de juillet", a-t-il affirmé sur franceinfo le jour d'une importante réunion tripartite (gouvernement, patronat, syndicats) pour mettre au point la nouvelle convention collective du ferroviaire.
"Pour combien de temps ? On verra. Comment ? On verra. Il n'est pas question de s'arrêter au calendrier, puisque le gouvernement souhaite passer en force", a ajouté le responsable de la première organisation syndicale à la SNCF, au lendemain de l'adoption de la réforme ferroviaire au Parlement. "La grève, après 30 jours de grève, ça pèse très lourdement sur les familles. Donc nous avons un débat sur la manière de continuer la lutte tout en essayant de préserver les familles sur le coût de la grève", a-t-il ajouté.
Une réunion sur la convention collective. Une table ronde entre gouvernement, patronat et syndicats doit se tenir à partir de 14 heures au ministère des Transports pour discuter de la convention collective nationale du secteur, un rendez-vous réclamé par l'intersyndicale qui espère que ce soit la première d'une série, avec des engagements du gouvernement à la clé.
L'État comme observateur et non négociateur. Or la ministre des Transports, Élisabeth Borne, a prévenu que la rencontre de vendredi après-midi serait une "ultime table ronde tripartite" et que l'État ne s'y rendra pas en tant que négociateur "mais en tant qu'observateur attentif du bon déroulement" des discussions. Mercredi, l'intersyndicale de la SNCF avait mis en garde le gouvernement qu'en cas de réunion tripartite "improductive", elle déciderait "de nouvelles" journées de grève.
La CFDT se prononcera le 28 juin. De son côté, la CFDT décidera de la suite du mouvement à la SNCF le 28 juin, a déclaré vendredi son secrétaire général, Laurent Berger. "Il y a la fin d'un épisode, qui est prévu le 28 (juin). La CFDT Cheminots se positionnera à ce moment-là", a déclaré sur franceinfo. "Il y a d'autres manières de se mobiliser que de continuer la série de grèves", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que c'est la CFDT Cheminots qui prendra la décision.
Cette dernière, quatrième syndicat à la SNCF, a levé partiellement son appel à la grève les 18 et 22 juin pour ne pas pénaliser les candidats au bac, suscitant des tensions au sein de l'intersyndicale. "Ce qui est sûr, c'est à qu'à un moment il faudra passer à d'autres formes de discussion et de mobilisations", a insisté M. Berger. Pour lui, ce mouvement "laissera des traces" au sein de l'entreprise et il anticipe "beaucoup d'amertume" chez les cheminots.