"Coup de com'" ou pas ? L'invitation des syndicats de la SNCF par le Premier ministre Édouard Philippe, le 7 mai, constitue en tout cas "un recul du gouvernement à mettre au crédit" de la mobilisation des cheminots, a déclaré mardi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale.
"Fortes exigences". "Le Premier ministre prend le dossier en main, c'est un élément positif pour nous à mettre au crédit du rapport de force", a-t-il dit devant la presse, s'exprimant au nom de l'intersyndicale. "Nous participerons donc avec de fortes exigences le 7 mai aux réunions" prévues à Matignon. "On verra le 7 mai si ce n'est pas un coup de com' du Premier ministre", a ajouté Erik Meyer de SUD Rail.
Dans l'attente d'un "point de rupture". L'intersyndicale (CGT-Unsa-SUD-CFDT) demande aux "décideurs de modifier leur projet" de réforme ferroviaire, adopté en première lecture par l'Assemblée nationale. "Nous souhaitons que sur le contenu, on puisse discuter de tout", a souligné Laurent Brun. L'Unsa, par la voix de Roger Dillenseger, a vu dans l'invitation à Matignon "un élément important de ce mouvement. La mobilisation continue de manière unitaire jusqu'au 7, c'est évident. Et le 7 on attend un point de rupture au niveau de Matignon qui pourrait nous amener à engager de réelles négociations", a-t-il dit.
D'autres "initiatives de pression" des syndicats ? L'intersyndicale présentera mercredi à 13h00 au siège de la CFDT cheminots ses "exigences revendicatives (…) et de nouvelles initiatives de pression qui seront déclenchées si le Premier ministre ne répond pas sur la méthode de négociation et sur le contenu de la réforme" lors des rencontres du 7 mai. Les syndicats de cheminots ont entamé début avril une grève au long cours, à raison de deux jours sur cinq, qui a un impact important sur le trafic.