La CFDT ne veut pas "relâcher la pression" sur le dossier de la SNCF. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Laurent Berger, son secrétaire général, annonce être dans les "10 derniers kilomètres" du "marathon" de la réforme du ferroviaire. Sur les questions de la reprise de la dette et des investissements, Laurent Berger note des "avancées" du côté du gouvernement. Le syndicaliste estime toutefois que les gains de productivité que le Premier ministre appelle de ses vœux à la SNCF ne doivent pas se réaliser "avec des conditions de travail dégradées".
"Eviter une revente à la découpe". Le secrétaire général de la CDFT juge que le dialogue social a permis des avancées sur certains dossiers, notamment "l'incessibilité du capital des trois entités composant la SNCF afin d'éviter une revente à la découpe". "Et s'il y a une défaillance de l'opérateur privé, les emplois sont garantis avec une clause de retour à la SNCF", poursuit-il.
"Syndicalisme complet". Laurent Berger milite également en faveur "pour la sécurisation des garanties sociales des cheminots", alors que le texte est actuellement en discussion au Sénat. "Les deux semaines qui s'ouvrent sont décisives", estime-t-il. Mais jusqu'au vote du texte, prévu le 5 juin prochain, "la mobilisation continue". "Nous pèserons jusqu'au bout sur le projet du gouvernement", estime-t-il. Pour Laurent Berger, être en grève tout en faisant des propositions, "c'est ça le syndicalisme complet".
"Remise en cause de l'indépendance syndicale". "La CFDT veut sortir au plus vite du conflit, mais dans de bonnes conditions pour les cheminots et l'avenir du transport ferroviaire", poursuit-il. Interrogé sur la question du départ de PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, Laurent Berger estime qu'il ne faut pas "réduire ce qui se joue dans le ferroviaire à une question de personnes". Laurent Berger est également revenu sur la manifestation organisée à l'initiative de la CGT. "Est-ce le rôle d'une organisation syndicale d'aller se perdre dans ces combats là, au nom d'une prétendue convergence des luttes qui remet en cause l'indépendance syndicale ?" s'interroge-t-il.