"On fait en sorte que la fin du tunnel se rapproche, on négocie", insiste Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau. Un mois jour pour jour après le début de la grève et alors que la septième séquence du mouvement social a commencé depuis mercredi soir, le numéro deux de la SNCF affirme que le dialogue n'est pas rompu avec les syndicats.
Une convention collective de branche. "On négocie autour de différents sujets, notamment celle d'une convention collective qui est à mettre en place", précise Patrick Jeantet, invité d'Europe 1 Matin jeudi. "La loi qui a été votée par l'Assemblée nationale précise que l'on ne recrutera plus au statut à partir du premier janvier 2020, il nous faut donc une convention collective de branche (...) c'est le travail pour les 18 mois à venir. Et nous avons déjà commencé avec les syndicats", dévoile le numéro deux de la SNCF.
Priorité au dialogue avec les syndicats. "Ces négociations existent aussi sur des sujets comme la polyvalence de la SNCF, mais pas seulement. Nous avons signé un accord sur le travail des handicapés au sein de l'entreprise", révèle-t-il. "Trois syndicats sur les quatre représentatifs ont signé cet accord, on travaille sur tout un tas de sujets et on discute avec les syndicats quasiment tous les jours", martèle le PDG de SNCF Réseau au micro d'Europe 1.
Mais aussi avec l'Etat. D'autres négociations sont également en cours chez la SNCF, mais celles-ci se traitent directement avec l'Etat. "Depuis 30 ans, on a sous-investit dans le réseau 'classique' [les lignes qui ne sont pas à grande vitesse, ndlr] et il nous faut réinvestir massivement sur ce réseau". "C'est une des discussions que nous avons avec l'Etat", explique Patrick Jeantet.
Le modèle allemand. Mais la mise en concurrence de certaines lignes n'est jamais bien loin : "Il y a un transfert de gestion de beaucoup d'Intercités vers les régions, comme pour les Intercités normands". "Mais, il restera quelques grands Intercités qui seront gérés par la SNCF, sous contrat avec l'Etat, et qui pourront faire l'objet d'une mise en concurrence", détaille le PDG. "En Allemagne, l'ouverture a permis de baisser les coûts de production de 30% environ, pour 20% de trains en plus". "La concurrence se fera par appel d'offres, et ce sera l'acteur qui demande le moins de subventions qui remportera le marché", dévoile-t-il toujours en se basant sur l'exemple de nos voisins outre-Rhin. "Cette économie de subventions des régions a été réinvestie dans des trains supplémentaires, aux bénéfices de tous les consommateurs".