En France, la population carcérale atteint des sommets. Près de 70.000 personnes sont aujourd'hui derrière les barreaux, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur mercredi. C'est 2,7% de détenus en plus que l'année précédente.
2015, un tournant. François Hollande s'était pourtant prononcé contre "le tout carcéral". Mais 2015, année des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, a marqué un tournant dans la politique du gouvernement. Le nombre de détenus qui avait légèrement baissé jusque là a ainsi littéralement explosé après. Depuis, 3.200 hommes et femmes de plus sont derrière les barreaux.
Des détenus dorment sur des matelas. De quoi surcharger encore un peu plus des prisons déjà bien garnies. Ainsi, les cellules individuelles se font de plus en plus rares et de plus en plus de détenus dorment par terre sur des matelas.
Les détentions provisoires en hausse. Les maisons d'arrêt, où sont purgées les courtes peines et dans lesquelles les suspects passent leur détention provisoire, sont particulièrement concernées par ce phénomène de surpopulation. Depuis les attentats, le nombre de suspects placés en détention provisoire a bondi. Ils sont plus de 2.000 actuellement.
Peu de statistiques. Or tous les dossiers de terrorisme ne suffisent pas à expliquer ce chiffre, car ils restent minoritaires. Pour autant, il est difficile aujourd'hui de savoir exactement pour quelle raison le nombre de détention provisoire a augmenté car l'administration pénitentiaire fournit très peu de statistiques. Il suffit que certaines personnes refusent d'être jugées en comparution immédiate pour être incarcérées.
L'exception devient la règle ? Les observateurs formulent que dans ce contexte sécuritaire les juges sont de plus en plus prudents et que la détention provisoire, qui est en théorie l'exception, l'est de moins en moins.