Un premier rassemblement avait été tenu le 8 septembre dernier. 1:34
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Noémie Loiselle (à Grenoble) avec AFP // Crédit photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Une semaine après la mort de Lilian Dejean, une marche blanche aura lieu ce dimanche pour lui rendre un dernier hommage. L'agent de propreté de la ville de Grenoble a été tué par balle alors qu'il tentait d'empêcher un chauffard de fuir alors qu'il venait d'avoir un accident. 

Une marche blanche a lieu dimanche en milieu de journée à Grenoble en hommage à Lilian Dejean, un employé de la Ville tué par balle il y a une semaine par un homme toujours en cavale. Organisée par la famille, la marche partira aux alentours de midi du boulevard Jean Pain, où s'est déroulé le drame, pour rejoindre le quartier où il avait grandi, le Village Olympique, dans le sud de Grenoble, en faisant un crochet par les locaux de la propreté urbaine où il exerçait ses fonctions.

"C'était quelqu'un de bon"

Le maire Eric Piolle et d'autres élus devraient y participer, selon la municipalité. "Il y aura beaucoup de monde", assure à l'AFP une amie de la famille du défunt, unanimement dépeint comme apprécié et très engagé pour la communauté. Lilian Dejean, agent de propreté et père de famille âgé de 49 ans, a été atteint d'une balle au thorax tôt le 8 septembre alors qu'il tentait d'empêcher de fuir un homme ayant causé un accident de la circulation au volant d'une puissante voiture de location immatriculée en Pologne.

Il est décédé peu après à l'hôpital, suscitant une immense émotion parmi ses collègues et les habitants qui lui avaient rendu de vibrants hommages dès le lendemain du meurtre. "Pour ses frères, pour sa maman, pour ses enfants, pour ses petits enfants car Lilian était aussi grand-père", nous serons là, précise Virgile, ami du défunt. "C'était quelqu'un de bon, qui était tout le monde et tout le monde venait frapper à sa porte qu'on avait un souci. C'est un mec au grand cœur et sa famille peut être fière de lui", confie-t-il.

Le corps de Lilian Dejean a été remis à sa famille par les enquêteurs cette semaine et devrait être porté en terre mercredi en Guadeloupe, selon l'amie de la famille, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un tueur connu de la justice

Quant au meurtrier présumé, âgé de 25 ans et dont une pièce d'identité avait été retrouvée dans la voiture accidentée qu'il a abandonnée sur place, il est activement recherché depuis une semaine. La police a mené plusieurs perquisitions, notamment là où il était domicilié à Saint-Martin-d'Hères dans la banlieue de Grenoble. Aucune garde à vue n'a été réalisée, selon le parquet. Une information judiciaire a été ouverte pour "meurtre sur une personne chargée d'une mission de service public", "blessure involontaire" "aggravée par la vitesse et le délit de fuite", et "détention d'armes de catégorie B", selon le procureur de Grenoble Eric Vaillant.

 

Le suspect est connu de la justice notamment pour "vols, violences et trafic de stupéfiants", et pour avoir roué de coups, avec cinq codétenus, un autre prisonnier à la maison d'arrêt de Varces (Isère) en juin 2023. Jugé en août 2023 pour ces violences, il avait écopé d'une peine de quatre mois de prison assortie d'une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Une semaine après son retour en prison, il était impliqué dans de nouvelles violences pour lesquelles il devait être jugé le 3 octobre prochain.

La conductrice du véhicule percuté par le suspect lors de l'accident, une femme âgée, avait été légèrement blessée. Le drame est intervenu dans un contexte de tensions dans la métropole alpine après un été marqué par de nombreux faits de violences et fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Au moins 18 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire depuis le début de l'année et les autorités n'hésitent plus à parler de "guerre des gangs".

"La haine ne fait pas avancer ni grandir. La communiquer encore moins. Il y a de la rage, c'est sûr par rapport à cette personne", a déclaré à France Bleu Isère l'un des frères de la victime, Jean-Marc Dejean.