Le meurtre de Pierre Quemeneur n'a pas été commis par Guillaune Seznec, condamné pour cela au bagne à perpétuité en 1924, mais par son épouse Marie-Jeanne qui s'est défendue contre une agression sexuelle, ont affirmé deux de ses petits enfants dans un témoignage diffusé dimanche par France 2.
Les deux hommes ont révélé les confidences qui leur ont été faites en 1978 par leur père, petit Guillaume, témoin des faits qui se sont produits dans la maison familiale de Morlaix le 27 mai 1923 alors qu'il était âgé de 12 ans.
Une affaire "toute simple" qui a été "compliquée à outrance". "Papa, il m'avait dit : 'C'est une affaire toute simple, ça je me souviens de ses mots, C'est une affaire toute simple qui a été compliquée à outrance'", rapporte Jean-Yves Seznec."C'était un dimanche, d'après lui. Il était dehors. Il jouait dans la cour, et il a entendu sa mère crier, se débattre, qui se faisait agresser en gros. Il est allé à la fenêtre et il a vu Quémeneur par terre, allongé, recroquevillé sur lui. Et il y avait la bonne aussi qui était là. Et Quémeneur était mort", relate de son côté Gabriel.
"Il n'a pas voulu sa mort". "La grand-mère, elle s'est défendue. Elle a eu un geste de défense", poursuit Jean-Yves. "Notre père n'a pas vu tomber Quémeneur, mais il était par terre quand il a regardé par la fenêtre. Cela a duré quelques secondes entre le moment où sa mère a crié et le moment où il a regardé à la fenêtre'. "Sa mère lui a dit qu'elle avait levé la main parce que Quémeneur l'avait agressée un peu, enfin, tripotée quoi... Et il ne s'est jamais relevé", poursuit Gabriel qui commente: "Ils n'ont pas voulu sa mort, c'est un homicide involontaire finalement".
>> Lire aussi : Pas de corps et 95 ans de doutes, comprendre l'affaire Seznec
La meurtrière finira par avouer. Le corps fut recouvert d'un drap par la bonne. Quand Guillaume Seznec est arrivé il est "effondré". "Grand-père a appelé en fin de journée un de ses meilleurs amis pour enlever le corps. On ne sait pas ce qu'ils ont fait", a dit l'un des petis-fils. Les témoins de la scène ont juré à Seznec de garder le secret. Pourtant, la meurtrière finira par craquer devant les enquêteurs. "Elle a avoué aux gendarmes mais elle n'a pas été crue".
RETOUR SUR - Qui était Guillaume Seznec ?
Des fouilles qui n'ont rien donné. Ces témoignages confirment largement la thèse développée par l'ex-avocat de la famille Denis Langlois, auteur du livre "pour en finir avec l'affaire Seznec" paru en 2015. Denis Langlois a lancé en février dernier des fouilles dans l'ancienne maison des Seznec pour retrouver le corps de Pierre Quemeneur. Sans succès.