Le numéro d'écoute national pour les femmes victimes de violences conjugales a vu le nombre de ses appels exploser depuis le Grenelle contre les violences conjugales, a-t-on appris vendredi auprès du secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Ce service d'écoute anonyme et gratuit a reçu 1.661 appels le mardi 3 septembre, jour de lancement du Grenelle, et 1.134 le mercredi 4, soit plus de 4 fois plus qu'à l'accoutumée, indique-t-il dans un communiqué sur les "premiers résultats du Grenelle".
En moyenne, le 3919 reçoit 250 appels les jours de semaine, près de 150 les samedis et une centaine les dimanches, a précisé Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), qui gère cette ligne. Déjà le 2 septembre, à la veille d'un "Grenelle" qui a réuni à Matignon des ministres, des associations et des victimes pour évoquer le fléau des violences conjugales, le 3919 avait comptabilisé 638 appels.
"C'est énorme"
"Après chaque campagne de communication, au lendemain de chaque 8 mars ou 25 novembre, on connaît des pics d'appels, mais là c'est encore plus marqué. 1.600 appels en une journée, c'est énorme", a poursuivi Françoise Brié, ne se souvenant pas si ce chiffre avait déjà été atteint par le passé.
Le gouvernement a lancé une large campagne de communication baptisée #Réagir3919 pour faire connaître davantage ce numéro. La FNSF a reçu une dotation supplémentaire de 120.000 euros pour faire face à l'augmentation des appels, ce qui lui a permis de passer de 29 à 33 écoutantes, a ajouté Françoise Brié.
Le président Emmanuel Macron s'est rendu mardi dans les locaux du 3919. Il a notamment assisté en direct à un échange téléphonique entre une femme en détresse et un gendarme, qui refusait de l'accompagner chez elle pour des raisons de procédure. La gendarmerie nationale a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative.