"La voie à suivre": l'Espagne a frappé un grand coup samedi au stade olympique de Berlin pour le premier choc du tournoi en surclassant la Croatie (3-0) et se plaçant désormais parmi les grands favoris de l'Euro-2024. Après la leçon donnée vendredi soir par l'Allemagne à l'Écosse (5-1), personne ne s'attendait au même scenario lors de ce classique des grandes compétitions.
Mais surprise : dans une enceinte remplie de fans vêtus du maillot à damiers (68.800 supporters), les joueurs de Luis De la Fuente ont définitivement repris des couleurs et de l'ambition. "C'était important de commencer comme ça, j'ai vu l'équipe avec de l'envie", a glissé le capitaine Alvaro Morata, "c'est la voie à suivre". Pour l'autre buteur Dani Carvajal, c'est "le début d'un rêve": "on a fait notre travail le mieux possible, c'est vrai qu'on se fait confiance, mais on a concédé plus (d'occasions) qu'on ne devrait si on veut aller loin".
"Je m'excuse pour ce mauvais spectacle aujourd'hui"
Avec ce succès, la "Roja", trois fois victorieuse du tournoi continental (1964, 2008 et 2012), a prévenu les autres favoris de la compétition (Angleterre, France, Allemagne et Portugal) qu'il faudrait compter sur elle jusqu'à la mi-juillet. Car les Espagnols ont surclassé dès les premières minutes et dans tous les secteurs de jeu les coéquipiers de Luka Modric, qui ont eu un mal à fou à ressortir et tenir le ballon. Sans compter plusieurs erreurs défensives.
D'ailleurs, il a fallu attendre plus de dix minutes pour voir l'équipe de Zlatko Dalic, vice-championne du monde en 2018 et 3e de la dernière Coupe du monde en 2022, s'évertuer à toucher un peu le ballon. "Je m'excuse pour ce mauvais spectacle aujourd'hui", a réagi le sélectionneur croate, à la tête d'une équipe vieillissante, trop peu tranchante et rarement dangereuse en attaque. À l'image de son équipe, le capitaine et meneur de jeu Modric a fait son âge - 38 ans -, très peu en vue parmi l'immuable trident du milieu avec Brozovic et Kovacic.
Et chose rare : la star croate, qui souhaite remporter un premier titre avec sa sélection avant de prendre sa retraite internationale, a été remplacée "pour le reposer" à l'heure de jeu (64e), sans les ovations qui avaient résonné avant la rencontre. Pour espérer se qualifier pour les 8e de finale (stade atteint en 2016 et 2021), il faudra hausser grandement le niveau de jeu, alors que les Croates font partie du groupe le plus relevé du tournoi. Sachant que l'Italie devrait rejoindre, sauf grosse surprise, l'Espagne en tête du groupe B après le match contre l'Albanie samedi soir, la Croatie est déjà dans une position compliquée.
"Dans cinq jours, nous avons un grand match contre l'Italie"
À l'inverse de Modric, le joueur du PSG Fabian Ruiz a rayonné au cœur du jeu espagnol : le Parisien a été dans tous les bons coups en première période, la plus intéressante, et deux fois décisif. Il a d'abord parfaitement lancé dans l'axe le capitaine Álvaro Morata, qui est devenu le troisième meilleur buteur de l'Euro avec sept buts (1-0, 29e). Puis, moins de cinq minutes après, Ruiz a doublé la mise d'un superbe but après avoir éliminé deux joueurs à l'entrée de la surface (2-0, 32e).
Et quand les Espagnols ont semblé en danger, ils ont réussi à s'en sortir : grâce à un sauvetage collectif (55e), et grâce à un but croate sur penalty refusé pour un hors-jeu d'Ivan Perisic, entré en avance dans la surface de réparation lors de la frappe de Bruno Petkovic (79e).
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Ce succès "nous donne un coup de fouet et de la sérénité, mais dans cinq jours, nous avons un grand match contre l'Italie", a indiqué Luis de la Fuente, à la tête d'une équipe qui mêle jeunesse et expérience. Le troisième but espagnol en est le symbole : Lamine Yamal, devenu le plus jeune joueur de l'Euro à 16 ans et 11 mois, a servi Dani Carvajal, cadre de l'équipe âgé de 32 ans (3-0, 45+2e), soit le double de l'âge de la pépite barcelonaise.