On peut avoir remporté 13 fois Roland-Garros et arriver dans la peau de l’outsider en quarts de finale. C’est ce que va vivre Rafael Nadal mardi soir face à Novak Djokovic pour leur 59e confrontation. C'est bien mardi soir et pas dans l'après-midi. Le Serbe a déjà gagné la bataille de l’horaire, presque un premier set, après deux jours d’incertitudes et de tractations. "Djoko" voulait jouer de nuit, Nadal de jour. La terre battue n’est pas la même le soir avec l’humidité. Elle est plus lente, la balle rebondit moins. Et le grand lift de l’Espagnol qui torture ses adversaires depuis 2005 ne fait pas aussi mal au crépuscule qu’en pleine journée.
La bonne décision de programmer ce match en soirée
Cela n’a pas dû être simple pour la directrice de Roland-Garros, Amélie Mauresmo, d’expliquer son choix au roi de la terre, mais il y a des raisons économiques. Amazon a acheté les droits des sessions de nuit et peut choisir son match. Le tournoi a réussi à obtenir un bon compromis pour les téléspectateurs, parce que ce choc sera diffusé gratuitement, donc accessible à tout le monde, ce qui est quand même essentiel pour l’intérêt supérieur du tennis.
Les plus âgés ne seront pas forcément d’accord, mais le tennis a aussi besoin de rajeunir son audience, et de profiter de ce qu’offre le nouveau diffuseur. On ne peut donc pas vraiment critiquer la décision de Roland-Garros. Mais force est de constater que c’est plus favorable à Djokovic qu’à Nadal.
Le dernier match de la carrière de "Rafa" à Roland-Garros ?
Depuis le début du tournoi, Novak Djokovic déroule. Il a encore gagné en trois petits sets dimanche face au terrien Diego Schwartzman. Et il était depuis longtemps au repos quand Rafael Nadal a fini par venir à bout de Félix Auger-Aliassime en cinq manches, en ayant joué deux heures de plus que lui. Donc, la fraîcheur est aussi du côté du Serbe. Il est d’autant plus en forme qu’il n’a quasiment pas joué au début de l’année, en raison de sa non-participation à l’Open d’Australie et aux tournois de printemps aux Etats-Unis. On a bien compris à cette occasion qu’il n’était pas vacciné contre le Covid-19.
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Il a fallu remettre la machine en route, mais il est désormais revenu au sommet de son art, pile au bon moment pour Roland-Garros. Alors que Rafael Nadal, lui, a toujours l’épée de Damoclès de son pied blessé à vie qui peut à tout moment l’empêcher de jouer. Donc, il n’y a pas de doute, sur le papier, "Djoko" a tout pour gagner.
Reste qu’en face, c’est Nadal, le joueur aux 1.000 vies, celui qui ne renonce jamais. Alors qui sait ? Parier contre l’Espagnol à Paris, même si ça semble joué d’avance, c’est toujours un gros risque. Il l’a dit dimanche soir, il sait que chaque match peut être le dernier de sa carrière à Roland-Garros. C’est la première fois qu’il évoque aussi clairement la fin. Ce serait bien triste de le voir dire adieu à ces terres qui sont presque les siennes à minuit par 8 degrés. Cela mériterait un peu plus de chaleur.