L’intérim est considéré comme un bon indicateur de la santé des entreprises et du marché de l’emploi. Le gouvernement s’est donc légitimement réjoui des chiffres publiés par l’Insee dans sa note de février : +6,9% en 2013. Mais Prism’emploi, organisme qui regroupe les principales entreprises du secteur, a remis les pendules à l’heure vendredi. L’intérim n’est pas reparti, loin de là, il est en chute libre sur l’année 2013, avec une baisse de 7%. Et la tendance pour le début d’année n’est pas meilleure.
L’intérim, le frémissement de l’emploi. Le retour de la croissance se traduit dans un premier temps par l’utilisation du travail temporaire pour faire face au retour des commandes. "L’intérim est le premier à repartir. C'est-à-dire quand il y a une amélioration de la croissance, il y a une transformation de la croissance en emploi et ça se fait dans un premier temps par de l’intérim et c’est confirmé dans un second temps par des CDD et des CDI en direct", explique au micro d’Europe 1 François Roux, délégué général de Prism’emploi.
2013, une bonne ou une mauvaise année ? L’Insee avait mis en avant le travail en intérim dans le regain d’emploi du dernier trimestre 2013 avec la création de 23.900 postes. Sur l’année, le travail temporaire avait créé 35.400 postes affirmait l’institut en février. Des chiffres que dément Prism’emploi. "Aujourd’hui nous continuons à baisser dans des proportions moindres qu’au début de l’année précédente mais cela baisse. Nos clients n’ont pas de visibilité, ils n’ont pas de commande, ils ne peuvent donc pas procéder à des décisions de recrutement en intérim et encore moins en direct", assure François Roux. Selon Prism’emploi, 45.000 emplois équivalent temps plein (ETP), ont été détruit en 2013.
2014 l’année du retour de l’emploi ? L’année commence mal à en croire Prism’emploi. Au mois de janvier, l’emploi en intérim a reculé de 2,7% par rapport à janvier 2013. Et la baisse se poursuit au même rythme, confie François Roux à Europe 1. Fin janvier le nombre d’emplois en intérim était de 470.000 ETP, alors que le niveau le plus bas atteint par l’intérim était de 425.000 ETP en 2009. Or avant la crise, Prism’emploi considérait que le niveau normal d’emploi intérim de l’économie française était de 600.000 ETP.
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