Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a admis mercredi que le bouclage du budget 2018 serait encore "plus difficile" que celui de 2017 avec 11 milliards de baisses d'impôts qui devront être compensées peu ou prou par autant d'économies.
Des économies à prévoir. "Cette année, c'est difficile, pour l'année prochaine, ce sera plus difficile encore parce que viendra se sur-ajouter le choix de baisses massives des impôts payés par les Français et les entreprises", a-t-il reconnu lors de son point de presse hebdomadaire, à l'issue du Conseil des ministres. "Dès lors qu'il y a peu de chances qu'on ait des recettes exceptionnelles qui tombent, ça veut dire que si vous voulez financer ces baisses de fiscalité, il n'y a qu'une façon de le faire : par des économies", a-t-il encore noté.
Le chiffre de 11 milliards n'est cependant qu'un "premier indicateur", un "ordre de grandeur" qui n'est "pas juste" puisqu'il devra être corrigé notamment des "effets de la croissance", a-t-il toutefois observé, le chiffre précis devant être arrêté par la loi de finances 2018.
Castaner admet une "contradiction" dans les annonces. Christophe Castaner a par ailleurs reconnu une "contradiction" entre les annonces fiscales de la déclaration de politique générale du Premier ministre Édouard Philippe, le 4 juillet, et celles rendues publiques lundi. "Je ne vous dirai pas qu'il n'y a pas eu contradiction, chacun a pu la noter", a-t-il concédé. "Il y a eu une évolution, la semaine dernière" lorsque "le président de la République et le Premier ministre ont pris la décision d'accélérer le rythme afin de maximiser les effets de cette stratégie de baisse des prélèvements obligatoires", a-t-il dit. Dans la foulée d'une "photographie politique de la situation", il s'agissait de "provoquer un effet de souffle fiscal en faveur de l'investissement, de l'emploi et de la croissance", a fait valoir le porte-parole.
Le chef du gouvernement avait annoncé début juillet le report à 2019 de plusieurs réformes fiscales comme la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), finalement maintenue, ou la suppression de la taxe d'habitation pour 80% qui sera, au terme de nouveaux arbitrages, enclenchée dès l'an prochain avec une première tranche représentant 3 milliards d'euros.