Une onde de choc. La révélation de l'installation sur 11 millions de véhicules Volkswagen à travers le monde d'un logiciel permettant de tromper les tests antipollution fait vaciller le constructeur allemand depuis une dizaine de jours. La filiale française de la firme a précisé mercredi que près d'un million de véhicules étaient concernés en France. Europe 1 retrace la chronologie du scandale en dix dates.
• 18 septembre : le scandale éclate. L'agence environnementale américaine EPA accuse Volkswagen d'avoir doté près de 500.000 de ses véhicules vendus aux Etats-Unis d'une technologie permettant de contourner les normes sur les émissions polluantes. Les autorités américaines avaient été alertées en 2014 par une ONG. En plein salon automobile de Francfort, l'annonce fait l'effet d'une bombe.
• 20 septembre : les regrets de Volkswagen. Le PDG du constructeur allemand, Martin Winterkorn, dit "regretter" d'avoir "déçu" ses clients et promet que le groupe fera "tout pour regagner pleinement la confiance" du public. Toutefois, il ne démissionne pas.
• 21 septembre : la tempête boursière. En une séance, l'action Volkswagen dévisse de près de 19% à la Bourse de Francfort. 15 milliards d'euros de capitalisation partent en fumée. Le gouvernement allemand ordonne la conduite immédiate de "tests approfondis sur les modèles diesel" de la marque.
• 22 septembre : le chiffre choc. Volkswagen admet que 11 millions de ses véhicules dans le monde sont équipés du logiciel de trucage. Son patron présente à nouveau des excuses, se disant "infiniment désolé" pour cette "faute".
• 23 septembre : la démission du PDG. Martin Winterkorn cède finalement sous la pression et annonce sa démission, se disant "abasourdi que des écarts de conduite d'une telle ampleur aient été possibles au sein du groupe Volkswagen".
• 24 septembre : inquiétudes en France. Réunis par Ségolène Royal, les représentants des constructeurs automobiles français assurent à la ministre de l'Ecologie qu'aucun dispositif de fraude n'équipe leurs véhicules. Ségolène Royal annonce des "tests aléatoires" sur des voitures de toutes marques vendues en France.
• 25 septembre : un nouveau patron. Matthias Müller, le patron de Porsche, est nommé à la tête de Volkswagen. Il promet de faire toute la lumière sur l'affaire et de "mettre en œuvre les règles de conformité et de gouvernance les plus strictes de tout le secteur". Aux Etats-Unis, les autorités interdisent à Volkswagen la vente de ses modèles 2016 de voitures diesel.
•27 septembre : un logiciel fourni par Bosch. Le quotidien Bildrévèle que le logiciel au cœur du scandale a été fourni à Volkswagen par Bosch en 2007. L'équipementier allemand avait toutefois averti le constructeur de l'illégalité de son installation sur des véhicules.
• 28 septembre : les filiales touchées aussi. Plusieurs marques appartenant à Volkswagen sont éclaboussées par le scandale. Audi reconnaît ainsi que 2,1 millions de ses véhicules sont concernés. Chez Skoda, c'est 1,2 million. Le lendemain, Seat reconnaît avoir vendu 700.000 véhicules équipés d'un logiciel truqueur. La justice allemande ouvre par ailleurs une information judiciaire contre l'ex-PDG Martin Winterkorn, soupçonné de "fraude".
• 30 septembre : près d'un million de véhicules concernés en France. 946.092 véhicules Volkswagen vendus ces dernières années en France ont été équipés du logiciel de trucage, indique l'entreprise. Pour la première fois, une association annonce qu'elle va porter plainte en France contre Volkswagen "pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d'autrui".