La chanteuse Taylor Swift vient de poser ses valises en France pour une série de concerts organisés à Paris et à Lyon. Six dates dont les places se sont immédiatement envolées. Pour la chanteuse aux 200 millions d’albums vendus, ses fans n’hésitent pas à vider leur porte-monnaie. À tel point qu’on parle d’un effet de la star sur l’économie.
Ce mercredi matin, plusieurs dizaines de fans étaient déjà installés devant l’entrée du Paris La Défense Arena où la chanteuse doit se produire dans 36 heures. Elle enchaînera ensuite trois autres concerts, toujours Paris, avant de faire deux dates à Lyon.
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Loyauté des fans
Places de concerts, transports, hôtels, merchandising ; en moyenne, les fans de Tay Tay dépensent 1.100 euros par concert. Une manne financière qui a permis à l’américaine de 34 ans de devenir la première chanteuse à devenir milliardaire uniquement grâce à ses revenus liés à la musique. Ce phénomène tient beaucoup à la country, son style musical d’origine selon Elsa Grassy, maitresse de conférences en études américaines.
"C’est la loyauté et l'engagement des fans qui est exceptionnel dans le cas de Taylor Swift. Et ça, ça s'explique par la relation particulière qu'elle a réussi à établir avec eux. Elle vient du monde de la country où il est très important qu’une star ne soit pas vraiment une star, mais soit très accessible", analyse-t-elle. "Elle a tiré des leçons de cette expérience et dès le début, elle a essayé d'avoir une relation personnelle avec ses fans en invitant certains chez elle pour des soirées d'écoute, en envoyant des cadeaux... Et donc, en fait, Taylor Swift a inspiré énormément la confiance de ses fans."
Phénomène d’identification
Cette confiance fait partie de la stratégie marketing de la chanteuse comme ses textes très personnels. "Taylor Swift est très bonne parolière et elle parle beaucoup de ses expériences personnelles. Elle arrive à écrire des textes universels et donc à faire remonter des émotions très humaines qui peuvent correspondre à ce que cherche tout auditeur, toute auditrice", analyse même la spécialiste.
Ce succès musical se transforme en phénomène économique. Selon la banque centrale américaine, la tournée de la star de la pop aurait entraîné jusqu’à 4,6 milliards de dollars de dépenses. Certains experts parlent même de "taylornomics", un mélange de son prénom et d’un terme "économique" en anglais.
Musique et mondialisation
Pour l’économiste de la culture Françoise Benamou, la popularité de l’artiste se conjugue parfaitement avec l’époque actuelle. "D’une certaine manière, le star système, ça existe depuis toujours. Simplement, je crois que la montée de la mondialisation fait que de phénomènes qui étaient nationaux et extranationaux, on arrive à cette folie collective", argumente l’économiste.
La globalisation fait de Taylor Swift une "star totale" selon Françoise Benamou capable de "construire un mythe" autour de sa personne. "Dans la tête des gens, elle représente quelque chose d'exceptionnel. Comme si ça ne se pouvait se produire qu'une fois dans la vie. Et donc, sur l'exception, on est prêt à tout, y compris à mettre un maximum d'argent, parce que c'est une expérience dont on parlera pendant des années. Et puis il y a une espèce d'identification un peu folle, des phénomènes quasi religieux."
Une starification renforcée par les réseaux sociaux. Sur Instagram, elle est la personne la plus suivie de la plateforme avec 284 millions d’abonnés. Toutes plateformes confondues, elle atteint quasiment 700 millions de followers, soit plus de deux fois la population des États-Unis.