Les juges d'instruction ont clôturé leur enquête le 22 mars sur la rixe entre skinheads et antifascistes qui avait causé la mort d'un jeune militant d'extrême gauche, Clément Méric, le 5 juin 2013 à Paris, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Quatre mises en examen. Quatre skinheads sont mis en examen, dont deux pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, des faits passibles de la cour d'assises, et deux autres pour violences. La mort de Clément Méric, 18 ans, devenu un symbole pour les "antifafs", avait causé un vif émoi.
De vives réactions. Alors ministre de l'Intérieur, Manuel Valls avait évoqué un "assassinat" et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait promis de "tailler en pièces" les groupuscules d'extrême droite. Dans la foulée, le gouvernement avait dissous Troisième Voie, dont étaient issus les skinheads, et son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), que dirigeait Serge Ayoub, un vétéran de la mouvance.
Mais les juges d'instruction avaient écarté une intention de tuer dans leur mises en examen, notamment à l'égard des deux principaux mis en cause, Esteban Morillo et Samuel Dufour, qui ont été remis en liberté après plus d'un an de détention provisoire. La fin de l'enquête judiciaire ouvre un délai théorique de trois mois durant lequel les parties peuvent encore faire des observations ou demander de nouveaux actes d'enquête. Ensuite, il appartiendra au parquet de Paris de prendre ses réquisitions, avant la décision des juges d'instruction de renvoyer ou non les protagonistes en procès.