Tourner la page Kadhafi ne va pas s’avérer une tache aisée. Déjà, les critiques se font entendre de la part des pays occidentaux. Les jeunes autorités de transition, qui ont prononcé la libération de la Libye dimanche après-midi, se voient reprocher la mort de Mouammar Kadhafi. Pourtant, le CNT tente comme il peut de se faire accepter pleinement par la communauté internationale.
Réputation ternie
Le premier à s’élever contre les dérapages des combattants du CNT dans la mort de Kadhafi est le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond. Ce dernier a estimé que la "réputation" des nouvelles autorités libyennes avait été mise à mal par la mort de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi.
"Le jeune gouvernement libyen comprendra que sa réputation dans le monde est un peu ternie par ce qui s'est passé", a déclaré le ministre lors d'une interview à la BBC. "Je suis sûr qu'il voudra tirer cela au clair, de façon à reconstruire et à redorer sa réputation".
Situation déshonorante
De son coté, Gérard Longuet, ministre français de la Défense a expliqué sur Europe 1, dimanche, qu’il avait été choqué par les images de la mort du dictateur libyen. "Je suis assez chrétien de ce point de vue. Le visage ensanglanté ne doit pas faire oublier tous les visages ensanglantés depuis 40 ans", a-t-il estimé.
"C'est totalement déshonorant, c'est parfaitement choquant, ce n'est pas ce que nous attendons d'un soldat. Nous avons une armée retenue, ce n'est pas le cas de tout le monde", a déploré Gérard Longuet concernant les conditions de la mort de Kadhafi.
L’autopsie n’était pas prévue
Malgré ces reproches, le CNT veut prouver sa bonne foi au reste de la communauté internationale. Alors que les instances dirigeantes du CNT avaient, dans un premier temps, refusé toute autopsie sur la dépouille de Mouammar Kadhafi, elles sont revenues sur leur décisions devant l’insistance de la diplomatie internationale.
L'examen a été mené par des médecins légistes libyens dans une morgue de Misrata, où la dépouille de l'ancien "Guide" avait été transférée jeudi et exposée dans une chambre froide. "Nous avons travaillé toute la nuit, nous venons de terminer" a déclaré dimanche un médecin ayant participé à l’opération.
Le corps rendu à la famille
Autre preuve de bonne foi de la part du gouvernement de transition : le corps de Kadhafi sera rendu à sa famille. Là encore, le CNT est revenu sur sa décision première. En effet, le comité de transition avait d’abord pensé inhumer le corps du dictateur dans un lieu secret pour éviter de faire de son tombeau un lieu de pèlerinage. Finalement, décision a été prise de rendre le corps à « la famille élargie » du dictateur, ses enfants étant en fuite ou en exil.