Le monde a les yeux tournés vers Paris qui accueille à partir de lundi la COP21, la conférence internationale sur le réchauffement climatique. Mais au fait, de quoi s’agit-il ? Que signifie COP21 ? A quoi sert cette conférence internationale ? Quel en est le programme ? Europe 1 fait le point sur ce qu’il faut savoir sur la COP21.
Que signifie COP ? Il s’agit de l’abréviation de "Conférence of the parties", autrement dit la "Conférence des parties" qui regroupe l’ensemble des Etats signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Ce document, adopté 1992 à Rio de Janeiro, reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et engage les Etats signataires à lutter contre.
Pourquoi ce numéro 21 ? Il ne s’agit aucunement d’une référence au XXIe siècle, c’est tout simplement la 21e conférence réunissant les pays engagés contre le réchauffement climatique. Ces derniers se réunissent une fois par an pour faire le point : la première, la COP 1, eut lieu à Berlin, la COP 2 à Genève, etc.
A quoi sert cette conférence ? A établir un diagnostic et se mettre d’accord sur des actions à mener afin de respecter l’objectif : limiter la hausse des températures à 2 degrés d’ici la fin du siècle. Pour arriver à un accord mondial, cette conférence doit convier pratiquement tous les Etats du monde : quelques 40.000 participants sont ainsi attendus au Bourget.
Quel est le programme ? La conférence débute officiellement lundi 30 novembre à 10 heures avec l'élection de Laurent Fabius comme président de la COP21. S'en suivra, à partir de 11 heures, une séquence officielle des quelque 150 chefs d'État et de gouvernement où chacun prendra la parole pendant trois minutes. La séquence, prévue pour durer jusqu'à la fin de la journée, sera seulement interrompue par un déjeuner offert par le président de la République. Lundi soir, Barack Obama retrouve François Hollande pour dîner à l'Elysée.
Comment parvenir à limiter le réchauffement climatique ? C’est là que les choses se compliquent : le principal levier consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les Etats participants doivent envoyer d’ici à la fin du mois de septembre leurs contributions. Les Etats membres de l’Union européenne prévoient ainsi de réduire leurs émissions d’au moins 40% d’ici à 2030 par rapport à 1990.
Mais l’objectif de la COP21 ne s’arrête pas là : elle doit notamment permettre de finaliser la mise en place d’un fonds international destiné à aider les pays les plus pauvres à se développer sans polluer et à faire face à la montée des eaux. Ce fonds doit permettre de mobiliser 100 milliards de dollars par an, soit 78 milliards d’euros, et ce dès 2020.
Tout le monde joue-t-il le jeu ? Sur le papier oui, puisque 195 Etats sur 197 participent aux négociations, sans oublier la présence de nombreuses ONG, entreprises ou encore des syndicats. Mais si la plupart des pays développés sont prêts à réduire leurs émissions, les pays pauvres ou en voie de développement sont plus réticents : ils estiment avoir eux aussi le droit de se moderniser et refusent que l’environnement devienne un frein à leur développement alors que les pays les plus riches ont pollué sans limite depuis la première révolution industrielle. Ils réclament donc des objectifs moins élevés.
Y a-t-il déjà eu des échecs ?Oui, notamment lors de la conférence organisée en 2009 à Copenhague. Les Etats n’étaient alors pas arrivés à se mettre d’accord sur des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre : les grandes puissances avaient été accusées de mener les négociations les plus importantes dans leur coin et les petits Etats les plus menacés par le réchauffement climatiques avaient dénoncé des objectifs insuffisants.
Qui gère ce dossier côté français ? La diplomatie climatique française est gérée par plusieurs acteurs : le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, son homologue à l’Ecologie Ségolène Royal ainsi que Nicolas Hulot, nommé envoyé spécial du président de la République française pour la protection de la planète. Sans oublier François Hollande lui-même, qui a prévu de s’impliquer personnellement dans les négociations.
Combien va coûter cette conférence à la France ? Une première estimation arrive à 187 millions d’euros, une facture répartie sur les budgets 2015 et 2016. Mais l’Etat français espère que les entreprises participeront à hauteur de 20% pour devenir sponsors de l’événement. On en est pour l’instant à 10% seulement. Le gouvernement table par ailleurs sur 100 millions d’euros de retombées économiques pour la région Ile-de-France.