C'était un secret de polichinelle : Cédric Villani a officialisé mercredi sa candidature dissidente à la mairie de Paris. Le député va ainsi faire campagne contre le candidat de son propre parti, Benjamin Griveaux, qui a obtenu l'investiture de La République en marche. Interrogé dans les colonnes du JDD, Cédric Villani assure ne pas être "dans une logique de revanche". "Nous avions été nombreux à alerter : le processus [d’investiture] ne permettait ni le débat ni la confrontation avec les citoyens. Mais je ne suis pas dans une logique de revanche", a-t-il déclaré.
Pour fluidifier la circulation, "la modélisation mathématique sera précieuse"
Cédric Villani a également livré ses premières propositions, sans entrer dans les détails. "L’écologie est un moyen pour préserver notre bien commun, la Terre, mais aussi pour améliorer le bien-être des habitants et créer un environnement plus protecteur. Par exemple, je proposerai des plans de végétalisation discutés avec des experts et des citoyens", a-t-il ainsi esquissé. "Ce sera d’ailleurs toujours ma méthode : le politique porte la vision, les experts fixent le champ des possibles, les citoyens donnent leur opinion. Je présenterai mon projet chiffré à la fin de l’année".
Le candidat dissident propose également "que les menus, des cantines aux Ehpad, soient à 100 % bio dont une partie issue de circuits courts", en développant les "alternatives végétariennes". Il estime aussi qu'il faut continuer à diminuer la place de la voiture "à Paris comme ailleurs, mais en multipliant les alternatives". Selon lui, "les voitures individuelles ont vocation à disparaître - qui sait à quelle échéance ? Demain, nous circulerons en minibus autonomes, partagés, à la demande et propres". Pour fluidifier la circulation, "la modélisation mathématique sera précieuse. Ce sera l'une de mes priorités. Je m'impliquerai même personnellement", promet le médaillé Fields.
"L'encadrement des loyers était une nécessité"
L'actuel député de l'Essonne se propose aussi de réexaminer "chaque projet de tour" dans la capitale, et se dit notamment favorable, comme le candidat de centre-droit et député Agir, Pierre-Yves Bournazel, à ce que le projet controversé de Bercy-Charenton (comprenant six tours dans le 12e) "soit réétudié".
A l'inverse, il juge la proposition de l'autre candidat Gaspard Gantzer de supprimer le périphérique parisien "irréaliste en l'état", même si elle "a le mérite de poser le débat de l'atténuation de cette frontière" avec la banlieue. Enfin, face à l'explosion des prix de l'immobilier, il juge que "l'encadrement des loyers était une nécessité", et que le "gel des loyers, pratiqué à Berlin, doit être analysé", estimant qu'il "ne faut pas craindre la radicalité".
Le mathématicien a également déclaré qu'il sera candidat jusqu'au bout, alors que sa candidature a été critiquée dans son camp, sans pour autant lui valoir une exclusion du parti. "C’est un engagement que j’ai pris devant les citoyens : je compte le tenir. Tant qu’ils me feront confiance, je continuerai", a dit le député.