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avec AFP , modifié à
Moins de 48 heures après l'annonce de son gouvernement, Michel Barnier réunit ses ministres ce lundi. Après un petit déjeuner gouvernemental ce matin, chacun d'entre eux rejoindra son ministère pour la passation de pouvoir, avant d'être reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée pour un premier Conseil des ministres. 

Petit-déjeuner des nouveaux ministres à Matignon, premier Conseil des ministres à l'Élysée, et plusieurs passations : le gouvernement Barnier, attelage fragile entre les macronistes et Les Républicains, va faire ses premiers pas lundi, déjà critiqué et menacé de censure. Michel Barnier a appelé dimanche soir sur France 2 son gouvernement à travailler dans la "plus grande cohésion" et la "plus grande fraternité", alors que son équipe est déjà marquée par des tensions avec les députés du bloc central.

C'est à Matignon que les 39 nouveaux ministres et secrétaires d'État, très majoritairement issus de la macronie et de la droite, se réuniront d'abord, à 08H00, pour un "petit-déjeuner gouvernemental". Direction ensuite leurs ministères respectifs pour les traditionnelles cérémonies de passation - une première a déjà eu lieu dimanche à Bercy. Puis, un premier Conseil des ministres se tiendra à 15h00 autour d'Emmanuel Macron.

La déclaration de politique générale en ligne de mire

Le Premier ministre va commencer à détailler sa méthode. Elle se décline en quelques mots clés action, terrain, résultats, résume un conseiller. Michel Barnier devrait aussi appeler ses ministres à maîtriser leur communication, en évitant par exemple de se prêter au jeu des petites phrases. De nombreux défis attendent cette nouvelle équipe gouvernementale, à commencer par celui de durer. Le gouvernement est par ailleurs obligé de naviguer entre les menaces de censure de la gauche et du RN. De ce point de vue, le Premier ministre compte commencer à préparer une échéance importante, à savoir la déclaration de politique générale qu'il doit prononcer le 1ᵉʳ octobre. 

Il va ainsi dévoiler les grandes lignes aux ministres qui seront invités à faire des retours. Le locataire de Matignon a déjà esquissé quelques priorités qui figureront dans cette déclaration de politique générale, à commencer par le sujet brûlant de la fiscalité et de l'éventuel recours à des hausses d'impôts ciblée.

Selon les informations d'Europe 1, le Premier ministre leur a demandé d'être "irréprochables et modestes", "d'agir plus que de communiquer et d'agir avant de communiquer". Il a également demandé d'avoir "du respect pour tous nos concitoyens et pour tous les partis politiques et d'écouter tout le monde : les meilleures idées doivent venir de tout le monde". "Ce gouvernement sera républicain, progressif et européen", a-t-il affirmé.

Les informations à retenir :

  • Le gouvernement Barnier fait ses premiers pas ce lundi, après avoir été formé samedi
  • Ce lundi matin les 39 ministres et secrétaires d'État se réunissent à Matignon pour un "petit déjeuner gouvernemental"
  • Les passations de pouvoir auront lieu dans la matinée
  • Un premier Conseil des ministres se tiendra à 15h autour d'Emmanuel Macron
  • Invité du JT de France 2 dimanche soir, Michel Barnier a appelé son gouvernement à travailler dans "la plus grande cohésion" et la "plus grande fraternité". Il a également redit qu'il ne voulait pas créer de "polémique" avec le président de la République

Michel Barnier a redit dimanche qu'il n'entendait pas créer "de polémique" avec le chef de l'État, même s'il considère qu'il n'y a "pas de domaines réservés" au président de la République, mais plutôt des "domaines partagés". "C'est l'intérêt du pays. Il faut aussi cet esprit de compromis positif, dynamique" avec le président, a-t-il souligné sur France 2, lors de sa première apparition télévisée depuis la formation de son gouvernement.

À cette occasion, le Premier ministre a fixé quelques caps pour tenter de rassurer ses alliés comme ses opposants. Alors que l'élaboration du budget 2025, qui a déjà pris un retard inédit, est l'urgence numéro un dans un contexte économique très tendu, et que les macronistes refusent toute hausse des prélèvements, Michel Barnier a promis ne "pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français". Mais "les plus riches doivent prendre part à l'effort de solidarité" a prévenu le Premier ministre LR, sans se prononcer directement sur un rétablissement de l'ISF, avidement réclamé par la gauche.

Lois sociétales "intégralement préservées"

Le locataire de Matignon a également assuré que les grandes lois de "progrès social ou sociétal" comme celles sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), le mariage pour tous ou l'assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA) seraient "intégralement préservées". 

Quelques heures plus tôt, son prédécesseur, désormais patron des députés macronistes, Gabriel Attal, lui avait demandé "d'affirmer clairement dans sa déclaration de politique générale (prévue le 1er octobre) qu'il n'y aura(it) pas de retour en arrière" sur ces questions. Mais la présence dans le nouveau gouvernement de figures résolument conservatrices comme le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau fait grincer des dents.

Michel Barnier s'est aussi engagé à "prendre le temps d'améliorer" la très contestée réforme des retraites. Des garanties insuffisantes pour la gauche. "Michel Barnier n'a pas dit un mot de la pauvreté. Il n'a rien proposé face à l'urgence écologique", a taclé la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale Clémence Guetté, relevant que le gouvernement ne comptait pas revenir au report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.

Le Nouveau Front populaire a déjà prévu de rédiger une motion de censure qui sera déposée par les socialistes après le discours de politique générale, a indiqué le patron du PS Olivier Faure. Reste que le Rassemblement national doit voter ce texte pour faire tomber le gouvernement, ce qui pour l'instant est peu probable de l'aveu même d'Olivier Faure.

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