C'est une particularité que la France entretient soigneusement depuis plus de deux siècles : une profusion de villes. Les 36.658 communes françaises sont en effet une sempiternelle source d'étonnement à l'étranger, nos voisins ayant des cités beaucoup plus vastes que les nôtres, donc en nombre beaucoup plus restreint.
921 communes concernées. Mais à partir du 1er janvier, le fameux "la France et ses 36.000 communes" des livres d'histoire-géographie sera un abus de langage. Elles ne seront plus que 35.994. En effet, 921 d'entre elles s'apprêtent à fusionner pour donner naissance à 257 communes nouvelles. Au total, 980.000 habitants, l'équivalent de la population de Marseille, sont concernés.
Echapper aux baisses de budget. Ce n'est pas une première. Depuis 2010 et la création d'un statut de "commune nouvelle", 25 villes ont décidé de fusionner. Mais ce coup d'accélérateur, décidé pendant l'année 2015, est sans précédent. Et s'explique par la baisse des dotations des collectivités territoriales décidée par l'Etat dans ses derniers budgets. Pour échapper à ce tour de vis, les maires ruraux ont fait voter, début 2015, une loi stipulant que les communes qui fusionnent ne subiront pas de restrictions budgétaires pendant trois ans. Il n'en fallait pas plus pour lancer le mouvement.
Pas de disparition. Néanmoins, fusion ne rime pas toujours avec disparition. Les villages qui le souhaitent existeront toujours avec leur nom et leur mairie. Mais le conseil municipal, lui, sera élu à l'échelle de la nouvelle commune et gèrera, dans certains cas, un territoire dix fois plus grand qu'aujourd'hui. Cette "fusionnite" ne devrait pas s'arrêter là, puisque quelque 400 projets de fusion sont dans les tuyaux pour 2016.