Sur le papier, l’annonce est alléchante. Propriété de Hardricourt à vendre, comprenant un "château d'une superficie habitable de 547,78 m2, une maison de gardien (95,49 m2), un vaste parc arboré et un double garage". L’ancienne demeure de Jean-Bedel Bokassa, l'empereur déchu de Centrafrique mort en 1996, sera vendu aux enchères mercredi à Versailles. Mise à prix? 735.000 euros.
De l'avis de plusieurs spécialistes de l’immobilier, les enchères ne devaient pas dépasser les 1,2 million d'euros, à cause du mauvais entretien du manoir, laissé à l'abandon depuis de nombreuses années. Le scénario s'est confirmé mercredi, puisqu'un particulier, dont l'identité n'est toujours pas connue, a racheté la propriété pour 915.000 euros.
"Tout est dans un état lamentable"
A la lecture de l’annonce, Marcel et sa femme ont été charmés. Pourquoi ne pas se payer un château du roi Bokassa 1er pour s'en faire une résidence secondaire? Une fois sur place, le couple a vite déchanté. "Tout est dans un état lamentable", témoignait Marcel. Et d’énumérer les dégâts : "le manoir n’est pas chauffé, des vitres sont cassées, des plafonds tombent". Le couple n’a même pas pu visiter toutes les pièces du manoir pour des questions de sécurité..
La famille Bokassa divisée
Dans la famille Bokassa, on reconnaît que les lieux n’ont pas été entretenus depuis la saisie du château par l'Etat. "On a tout simplement négligé ce que notre père nous a laissé par manque de moyens" explique Marie-France Bokassa, l’une des filles de l’ancien roi de Centrafrique.
L'un des fils de Jean-Bedel Bokassa, Georges, ancien ministre de la Défense de son père, accuse, lui, l’Etat français de spoliation de l'héritage de sa famille. Il a demandé à Nicolas Sarkozy d'intervenir pour empêcher cette mise aux enchères. Sans succès.