Invités d'Europe1 à l'occasion de la parution de leurs mémoires, Beate Klarsfeld et Serge Klarsfeld qui ont passé leur vie à traquer les criminels nazis ont commenté la montée du Front national.
"Une situation inquiétante". "Marine Le Pen a fait des progrès au niveau des voix et la situation est toujours inquiétante même si il y a peu de conseillers départementaux", s'est alarmé Serge Klarsfeld mardi matin au micro de Jean-Pierre Elkabbach. L'inquiétude de celui qui défend depuis toujours la mémoire de la Shoah ? Les régionales, une élection à la proportionnelle où, selon lui, "elle est presque assurée d'avoir 25%".
"Un fascisme à la française". Alors qu'on lui faisait remarquer que la patronne du FN obtenait "librement" ses voix, Serge Klarsfeld a répondu : "le parti nazi les a eu aussi librement" en référence à l'arrivée au pouvoir du parti en 1933 en Allemagne. Le FN est-il vraiment comparable ? "Ce ne sont pas les mêmes excès (…) mais le FN est porteur d'un fascisme à la française, de changer la mémoire de ce qui s'est passé pendant la guerre", a accusé Serge Klarsfeld en ajoutant : "Marine Le Pen n'a pas rompu avec son père".
Le combat d'un couple. "On va se battre pour que Marine Le Pen ne gagne pas et ne devienne pas présidente de la République française", a renchéri Beate Klarsfeld. "Si la catastrophe se produisait, on continuerait le combat de l'extérieur", a prévenu Serge Klarsfeld.