L'anniversaire. Landru, Petiot, Mesrine, "Pierrot le fou", Guy Georges... Voilà quelques uns des noms qui ont marqué l'histoire du "36". Le siège de la police judiciaire parisienne, situé au 36, quai des Orfèvres, fête jeudi son centième anniversaire. Mais la PJ quittera bientôt les bords de Seine pour continuer à écrire son histoire dans un immeuble moderne du quartier des Batignolles, dans le 17ème arrondissement.
Un bâtiment historique. Une tour, une cour pavée, des bureaux vieillots sous les toits, l'escalier au lino d'origine. Tel est le "36", comme on appelle familièrement le siège de la PJ parisienne à l'image connue dans le monde entier pour avoir fait la "Une" des magazines ou inspiré sans discontinuer romanciers et cinéastes.
Une source d'inspiration. Les policiers évoquent une "maison", les scénaristes une "mine d'or", les truands lui vouent un "certain respect". "Elle a vu défiler tous les grands criminels", témoigne Claude Cancès, un ancien directeur de la PJ qui lui a consacré un livre à succès (Histoire du 36). "C'est un mythe", ajoute-t-il, "grâce à Georges Simenon qui s'en est inspiré pour créer Maigret". C'est aussi, fait-il valoir, "une institution qui a relevé des défis".
L'histoire. Le "36" a été créé le 1er août 1913 après le pied-de-nez de la célèbre bande à Bonnot, ces bandits ayant nargué la police avec leurs puissantes berlines. Une direction de la PJ autonome est inscrite dans les textes avec un magistrat à sa tête, dans la lignée de la Sûreté parisienne, une police d'investigation avant la lettre, ou de Bertillon, l'inventeur des fiches anthropométriques. Progressivement, les brigades criminelle, du banditisme, du proxénétisme (la "mondaine"), des stupéfiants ou financière sont ou vont être créées et développées au "36", pour s'adapter aux évolutions de de la criminalité. Et déplacées dans d'autres immeubles quand il n'y a plus de place au siège.
Le déménagement. Le "36" rayonne aujourd'hui sur un territoire de plus de 700 km2, soit 6,5 millions d'habitants, Paris et sa proche banlieue. Sous les ordres de Christian Flaesch, ses 2.230 enquêteurs traitent quelque 10.000 affaires par an. La PJ doit quitter le "36" pour le quartier des Batignolles où seront rassemblés dans un immeuble moderne tous ses services, le lieu étant devenu, selon ses habitués, "exigu, impraticable" et "impossible à aménager" car classé. D'ici 2017, les enquêteurs de la brigade criminelle, de la répression du banditisme, de l'antigang ou des stupéfiants rejoindront un bâtiment ultrasécurisé à côté du futur Palais de justice de Paris (FPJP), appelé à accueillir près de 90 salles d'audience sur 61.000 mètres carrés.