Seize ans après le drame, la coup d'appel de Paris a tranché, mardi : l'ex-directeur du site toulousain Serge Biechlin a écopé de quinze ans de prison avec sursis, tandis que l'entreprise spécialisé dans la chimie a été condamnée à une amende maximale de 225.000 euros. Le 21 septembre 2001, une explosion avait causé la mort de 31 personnes, faisant également 8.000 blessés. L'ex-directeur et l'entreprise ont annoncé dans la foulée qu'ils allaient se pourvoir en cassation.
Indifférence médiatique. Après quatre mois d'audiences, retransmises en direct à Toulouse et dans une relative indifférence médiatique, l'accusation avait estimé en mai que Serge Biechlin, directeur de l'usine qui avait explosé le 21 septembre 2001, était bien coupable d'"homicides involontaires". Le parquet général avait requis trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre lui et 225.000 euros - l'amende maximale - contre la société exploitante Grande Paroisse, filiale du groupe Total et gestionnaire du site aujourd'hui rasé.
Pas de révélations lors de ce troisième procès. Lors du premier procès en 2009 à Toulouse, l'homme comme l'entreprise avaient été relaxés au bénéfice du doute. Ils avaient en revanche été lourdement condamnés en appel en 2012, pour "une pluralité de fautes caractérisées et graves" ayant rendu la catastrophe possible. Mais cette condamnation avait été annulée par la Cour de cassation pour défaut d'impartialité d'un magistrat, engagé dans une association d'aide aux victimes.
Ce troisième procès n'a pas apporté de révélations, mais la décision de la justice était très attendue par les victimes, épuisées par des années de procédures et les séquelles parfois lourdes de l'explosion.