À Lyon, les 3.000 manifestants n'ont jamais pu s'approcher de la préfecture en raison des nombreux policiers massés aux abords du bâtiment. Ils protestaient contre les violences policières qui ont eu lieu à Sainte-Soline. Le rassemblement est longtemps resté pacifique, se limitant à quelques slogans hostiles aux forces de l'ordre. "La répression ne nous fera pas plier !" chantent-ils.
"Ils nous gazent alors que tout le monde est en train de chanter"
À la nuit tombée, les manifestants se mettent à défiler dans les rues du centre-ville. Pour les disperser, les policiers font usage de gaz lacrymogènes. Un acte que ne comprend pas Myrtille, 21 ans. "C'était très festif, c'était vraiment bien. Et tout d'un coup, on se fait gazer. Les policiers sont très nombreux et ils nous gazent alors que tout le monde est en train de chanter. C'est complètement disproportionné", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.
Des centaines de peronnes se sont réunies à Lyon pour dénoncer les violences policières lors de la manifestation à Sainte-Soline. Crédits photos : Jean-Luc Boujon
En colère, les manifestants s'en prennent alors au mobilier urbain. Ils dégradent aussi un commissariat et incendient de nombreuses poubelles dans le quartier de la Croix-Rousse. Ce sont les habitants eux-mêmes qui descendent de leurs immeubles pour éteindre les incendies.
Des abribus ont été dégradés jeudi soir. Crédits photos : Jean-Luc Boujon
"Un, deux, trois feux dans un rayon de 50 mètres... C'est tellement ridicule. Comme ça le maire va remettre des poubelles, ils vont les rebrûler... Cela nuit à la collectivité et ça ne va rien changer. Et puis surtout ça met des gens en danger parce qu'il y a des feux un peu partout, il y a des voitures à côté... Ca n'a pas de sens...", témoigne cet habitant.
Un sentiment de ras-le-bol partagés par les habitants, ulcérés par cette énième soirée mouvementée dans leur quartier.