Quel sera le degré de mobilisation des "gilets jaunes" demain dans toute la France, et en particulier à Paris ? La question se pose après un été relativement calme. Alors que les autorités craignent des débordements en pleine journée du patrimoine, Europe 1 a tenté de joindre des groupes de "gilets jaunes" à travers l'Hexagone pour prendre le pouls du mécontentement.
"Tout le monde s'organise"
"Vous savez, vous le sentez", glisse l'un d'entre eux. "Il y a des samedis où vous savez que ça va bouger. Là ce que je peux vous dire, c'est que ça risque d'être un beau feu d'artifice." L'envie d'un nouvel élan est bien présente, comme l'enthousiasme des débuts. Le téléphone de Cyril, gilet jaune de Normandie s'est remis à chauffer ces derniers jours : "Tout le monde s'organise, on est en train de voir pour les covoiturages. J'ai reçu des messages des quatre coins de la France, Mulhouse, Toulouse, Lyon, Bordeaux, ça va se déplacer dans tous les sens."
Sur les réseaux sociaux, l'événement "21 septembre : Mobilisation Historique" compte plusieurs milliers de participants. Si on ne retrouve pas le fourmillement des débuts, bien des manifestants veulent croire que ce n'est que le signe d'un virage, à l'image de Nathanaël Rampht. Figure des débuts des gilets jaunes dans le Nord, il ne porte plus le gilet jaune, et n'est pas le seul. Mais cela ne témoigne pas d'un apaisement de sa colère, bien au contraire.
"On veut que cela fonctionne différemment"
"Les gens ont bien compris que le gilet jaune avait été stigmatisé. On veut passer à autre chose, que cela fonctionne différemment", explique-t-il, en rêvant d'une agglomération des luttes. "Il commence à y avoir une vraie convergence de sujets de société. On commence à voir que tous les corps de métier sont maltraités, en souffrance. Il y a aussi le climat, c'est un ensemble."
Lui partira de Lille. Aucun bus n'a été affrété, mais un réseau de covoiturage s'est mis en place pour être présent dès samedi matin sur les Champs-Élysées.