Vingt ans après sa condamnation à la perpétuité pour sa participation à l'assassinat en Corse du préfet Claude Erignac, Pierre Alessandri s'est vu accorder mardi par la justice l'aménagement de peine qu'il réclamait depuis plusieurs années, une décision saluée par les élus corses.
"La chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris a, ce jour, admis Pierre Alessandri au bénéfice d'une mesure de semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle", a indiqué dans un communiqué le procureur général Rémy Heitz. "Cette mesure de semi-liberté probatoire prendra effet le 13 février 2023, pour une durée d'une année. Sous réserve de la bonne exécution de cette mesure de semi-liberté, Pierre Alessandri sera ensuite admis au régime de la libération conditionnelle, pour une durée de dix années", a-t-il précisé.
"Bien évidemment, c'est un grand soulagement", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Eric Barbolosi. "Ca n'est que la stricte application du droit qui a été respectée. Pour la première fois en cour d'appel, les magistrats se sont attachés à se déterminer sur les critères qui doivent conditionner une libération conditionnelle en faisant abstraction du caractère particulier de ce dossier", a ajouté Me Barbolosi.
Pierre Alessandri avait déjà fait trois demandes de remise en liberté
Pierre Alessandri, qui était libérable depuis 2017 après avoir purgé ses dix-huit ans de période de sûreté, avait déjà fait trois demandes de remise en liberté. A chaque fois, le tribunal d'application des peines antiterroriste avait donné son feu vert à une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire, mais les décisions avaient été infirmées par la cour d'appel après un appel suspensif du parquet national antiterroriste (Pnat). L'une de ces décisions de refus avait été annulée en octobre par la Cour de cassation, renvoyant l'affaire pour qu'elle soit examinée à nouveau par la cour d'appel.
Le sort d'Alain Ferrandi fixé le 23 février
La mesure de semi-liberté va permettre à Pierre Alessandri de travailler à l'extérieur de la prison de Borgo (Haute-Corse) dans la journée, dans le secteur de l'agriculture. Avant son incarcération, il exploitait une société de production d'huiles essentielles. Pierre Alessandri a été transféré en avril 2022 à Borgo, tout comme Alain Ferrandi, l'autre membre du commando Erignac encore en vie. Ce transfèrement avait été rendu possible par la levée de leur statut de "détenus particulièrement signalés", une promesse de l'exécutif après l'agression mortelle en détention d'Yvan Colonna en mars 2022.
Alain Ferrandi, qui s'est aussi vu refuser plusieurs aménagements de peine, sera fixé le 23 février sur sa dernière demande de libération conditionnelle.