La crise des "gilets jaunes" en France n'est pas seulement liée à la transition écologique, a estimé lundi la France à la COP24, craignant que certains pays ne s'en servent pour "freiner" leurs ambitions en matière de lutte contre le réchauffement.
"Un problème plus large". "Ce serait dangereux de mettre cette crise entièrement sur le dos de l'écologie, il s'agit d'un problème politique, économique et social plus large", a déclaré la secrétaire d'Etat française à la Transition écologique Brune Poirson à la presse, en marge de la 24ème conférence de l'ONU sur le climat (COP24) en Pologne, précisant être à Katowice notamment pour "aider les pays à décoder" la situation française.
"Ne pas faire d'amalgame". "Le mouvement des 'gilets jaunes' est bien plus vaste et va bien au delà de la question seule de la transition écologique, donc je crois qu'il ne faut pas faire d'amalgame qui nous affaiblirait et affaiblirait la position française au niveau international", a-t-elle ajouté.
"L'objectif final reste le même". "Le risque, c'est que d'autres pays (...) utilisent ce qui s'est passé en France, le réduisent à une question de transition écologique et de taxe carbone mal acceptée, pour eux-mêmes freiner leurs ambitions en matière climatique", a insisté la secrétaire d'Etat. Admettant qu'il fallait "travailler sur la méthode" pour une transition "le plus juste possible", elle a assuré que "l'objectif final reste le même, c'est-à-dire sortir de notre dépendance au pétrole et accélérer la transition écologique".
Réduire les émissions de CO2 de 50%. Quelque 200 pays sont réunis jusqu'à la fin de la semaine pour tenter de donner vie à l'accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. Un récent rapport des scientifiques du Giec a souligné qu'il faudrait, pour rester sous +1,5°C, réduire les émissions de CO2 de près de 50% d'ici à 2030 par rapport à 2010. Plusieurs pays se sont déjà saisis du mouvement des "gilets jaunes", parti de revendications contre la hausse de la fiscalité des carburants, pour mettre en cause la transition de l'économie qu'implique cet objectif.