Croix gammées, insultes, référence à Hitler… La stèle posée à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, en hommage à la mémoire d'Ilan Halimi, jeune juif enlevé, torturé et tué en 2006 par le "gang des barbares" de Youssouf Fofana, a été une nouvelle fois profanée. "C'est un acte profondément antisémite", regrette sur Europe 1 Francis Szpiner, avocat de la famille Halimi à l'époque du procès.
"Dégoût et colère". "C'est un sentiment de dégoût et de colère. C'est la deuxième fois que ça arrive", réagit l'avocat. La stèle, érigée en 2011, avait en effet déjà été brisée en 2015 et rapidement remplacée. Les coupables, eux, n'ont pas été retrouvés.
"L'antisémitisme n'a cessé de progresser dans une indifférence générale". "Ce qui m'inquiète c'est que depuis le meurtre d'Ilan, l'antisémitisme n'a cessé de progresser dans une indifférence générale", continue Me Szpiner. "Dernièrement, un proviseur fait un livre (Bernard Ravet, Principal de collège ou imam de la République ?, ndlr), et explique par exemple qu'à Marseille, il ne peut pas scolariser dans son collège un enfant parce qu'il est juif. En d'autres temps, cela aurait provoqué une révolte et un scandale dans la société française. Finalement, ces révélations n'ont ému personne", s'indigne-t-il, dénonçant ainsi une "banalisation" de l'antisémitisme en France.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, en 2016, 335 actes antisémites ont été enregistrés, contre plus de 800 en 2015. Une baisse à relativiser toutefois : en 1999, seuls 82 actes antisémites avaient été recensés sur le territoire.